Le Kino 35 est désormais membre du réseau Europa Cinémas

Photo: Tomáš Rasl / Site officiel de l'Institut français de Prague

Depuis le mois de janvier, le Kino 35, la salle de cinéma de l’Institut français de Prague, est membre du réseau Europa Cinémas. Un label prestigieux obtenu après deux années de labeur pour Sylvie Leray, qui encore récemment, s’occupait de la programmation et de la gestion du Kino 35. Au micro de Radio Prague, elle a bien voulu revenir sur la signification de ce label pour le cinéma de l’Institut français.

« D’abord, c’est un réseau. Cela permet donc d’intégrer la salle à un réseau européen qui a été fondé au début des années par des programmes européens. Il compte plus de 1 000 salles labellisées en Europe. Il y a des rencontres annuelles, un certain dynamisme que peut apporter la formation d’un réseau. Il y a évidemment des financements, une aide à la programmation européenne, ce qui de nos jours est plutôt bienvenu et permet de continuer une programmation large, un peu ciblée, mais évidemment grand public aussi. Cela permet d’organiser des rétrospectives, des événements. »

Pour rejoindre ce réseau, il fallait remplir un certain nombre de critères. Vous avez travaillé sur ce projet pendant plusieurs années. Par exemple, il y a un critère au niveau de la programmation. Que fallait-il faire pour intégrer ce réseau ?

« Je vais essayer d’être concise parce que c’est assez technique. Il faut évidemment un certain niveau de professionnalisme, une vraie salle. Il y a donc des critères sur la fréquentation : il doit y avoir un minimum de 15 000 spectateurs par an, un nombre de séances soit plus de 500 à l’année. Il faut un certain équipement, comme une billetterie automatisée, si possible une salle numérisée. Les critères sont très nombreux, c’est pour cela que cela nous a pris deux ans. Il faut aborder les choses de tous les côtés : au niveau technique, mais aussi en termes de diffusion, de promotion, de box-office etc. Pour la programmation, c’est encore plus compliqué : c’est beaucoup de pourcentages de films européens, mais pour faire simple, il faut présenter environ 25% non-nationaux, c’est-à-dire venus de différents pays européens. »

Photo: Eva Kořínková / Site officiel de l'Institut français de Prague
Est-ce que cela a changé en profondeur les habitudes et le fonctionnement du Kino 35 depuis deux ans ?

« Bien sûr, puisque dans l’esprit des gens, c’était de fait la salle de l’Institut français où on venait voir avant tout des films français. Tout d’un coup, il a fallu intégrer des films européens. Le public tchèque en a été, je crois, assez heureux. C’est lui qui fréquente à 95% cette salle. Ce public était content : ça diversifiait l’offre, tous ces films étant évidemment proposés en version originale sous-titrés en tchèque. Je dois avouer que la partie du public constituée des expatriés français ou des Français installés à Prague a été un peu plus bouleversée par cela, a eu plus de mal à comprendre que la salle de cinéma de l’Institut français ne leur était pas exclusivement réservée et qu’on pouvait y trouver des films européens, non-français et sous-titrés en tchèque. »

Le Kino 35 propose également des activités pédagogiques. Est-ce que cela faisait partie de cette intention de rejoindre le réseau ou non ? Et quelles sont ces activités pédagogiques ?

Photo: Tomáš Rasl / Site officiel de l'Institut français de Prague
« C’était évidemment d’abord un souhait personnel, et de l’Institut, car il y a une action envers la langue française. Le cinéma est un des vecteurs assez intéressants pour travailler en classe, pour faire vivre la langue. Une grande partie de notre public qui vient le matin est un public scolaire. On a donc voulu développer cet aspect-là par des fiches pédagogiques, le programme Education cinéma qui est un programme français du CNC, connu partout en Europe et largement repris dans de nombreux pays. Europa Cinémas, dans l’aide qui nous est accordée, regarde évidemment quelle action on a vis-à-vis du jeune public qui est le public de demain. »