Le taux de croissance de l’économie tchèque revient au niveau de l’année 2008
Il aura fallu plus de cinq années à l’économie tchèque pour retrouver son rythme de croissance. Près de six ans après l’effondrement de la banque américaine Lehmann Brothers, en octobre 2008, l’office national des statistiques (ČSÚ) vient de publier des chiffres qui semblent indiquer que les choses vont mieux et que les perspectives sont bonnes. 2,9% : c’est le taux de croissance du PIB affiché par la République tchèque sur les douze derniers mois.
« Bien évidemment c’est une très bonne nouvelle. On ne s’attendait pas à cela, il faut le souligner. Nous pensons que cela est partiellement dû aux interventions de la banque centrale tchèque (ČNB) et il faut espérer que cela aura des effets positifs sur le chômage, qui ne baisse pas pour l’instant. »
Comment expliquez-vous que ces bons chiffres n’aient pas été davantage anticipés par les analystes ?
« On a peut-être d’abord un peu sous-estimé l’intervention - la dévaluation – de la ČNB en novembre 2013. Il se peut que les effets de cette intervention soient plus profonds que prévus. Ensuite on a peut-être également sous-estimé les conséquences de la hausse de la demande extérieure. L’Allemagne est la locomotive de l’économie tchèque, l’économie allemande va bien et les effets sur les exportations tchèques sont plus directs qu’avant. Il me semble que les effets sont désormais plus immédiats et ressentis très vite ici. Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons sous-estimé ces chiffres. Nous avons maintenant corrigé nos prévisions et pour 2014 nous tablons sur une croissance de 2,6%. »
Quand peut-on attendre des conséquences positives sur le marché du travail ?
« Il y a toujours un décalage d’environ deux à trois trimestres entre l’économie réelle et le marché du travail. On peut peut-être prévoir des améliorations encore cette année. Mais les entreprises sont toujours inquiètes quant à la demande intérieure et ne sont pas sûres des effets d’une politique économique tchèque un peu imprévisible car fruit d’un conglomérat pas très cohérent de partis politiques. Donc les investissements des entreprises tchèques ne repartent pas beaucoup pour l’instant. On peut cependant s’attendre que le chômage baisse d’ici à la fin de l’année et que le marché du travail se porte mieux en 2015. »