Un double master de FLE pour rapprocher Bohême de l'Ouest et Artois
Les universités de Plzeň et d’Arras, en l’occurrence le département des langues romanes de la Faculté de langue de l’Université de Bohême de l’Ouest et le centre de recherche en linguistique française de l’Université d’Artois, coopèrent depuis maintenant six ans. Les étudiants qui réalisent le double master proposé ont ainsi l’opportunité d’obtenir les diplômes des deux universités. Pour expliquer le fonctionnement de cet échange, Marie Fenclová a répondu aux questions de Radio Prague.
Et combien d’étudiants de l’Université d’Artois ?
« Il est vrai que la réciprocité n’existe pas encore parce qu’évidemment le diplôme tchèque pour les étudiants français est moins prestigieux qu’un diplôme français pour les étudiants tchèques. Mais cela peut changer et justement nous venons d’apprendre que l’année prochaine nous aurons enfin un étudiant français qui s’intéresse au double master franco-tchèque. »
Comment fonctionne concrètement l’échange ? Des étudiants tchèques passent une partie de leur scolarité à Arras et des étudiants français à Plzeň ?
« Tout-à-fait, il s’agit d’un séjour d’un semestre qui doit être réalisé à l’université partenaire. En outre, un groupe de professeurs français vient pour une semaine à Plzen réaliser un cours intensif et nous, les enseignants tchèques, sommes invités à Arras. »
Quelles impressions vos élèves ont-ils de la ville d’Arras ?
« Ils sont tout-à-fait charmés. Il est important de rappeler que la ville d’Arras et les pays tchèques ont un lien historique. Le premier constructeur de la cathédrale Saint Guy à Prague était un Arrageois, il s’agissait de Mathieu d’Arras. D’autre part, les légionnaires tchèques, au cours de la Grande Guerre, ont participé aux combats cruels autour de la ville d’Arras dans le nord de la France. Une des places de la ville s’appelle d’ailleurs la place de la Tchécoslovaquie.
Les étudiants le savent. La ville d’Arras est admirable, très belle. Le milieu universitaire est très sympathique. Ce n’est pas très grand et cela correspond aux besoins des étudiants de Plzeň, où l’université est plus grande sans être gigantesque. Il y a donc vraiment une réciprocité qui est agréable. »A l’inverse que découvrent les étudiants français quand ils arrivent à Arras ?
« Comme je l’ai dit, les étudiants français ne s’intéressent pas encore au système de double master. Cependant beaucoup d’entre eux arrivent pour réaliser ici leur pratique pédagogique. Nous avons conçu spécialement pour eux un cours sur les relations franco-tchèques. Dans le cadre de ce cours, il y a aussi des excursions dans les musées, au théâtre, etc. Les étudiants sont ici très contents et il est vrai que chaque année une dizaine d’étudiants d’Arras passent un semestre chez nous. C’est sans doute une preuve du fait que cela leur plaît. »