Zpěvomat : le juke-box qui apporte de la vie dans les rues de Prague
Lundi dernier, les passants praguois ont pu profiter toute l’après-midi d’un juke-box en plein air aux abords des places de Jiřího z Poděbrad, Jungmanovo ou encore Anděl. Le but du projet appelé « Zpěvomat » (nom composé qui mélange à la fois les mots « chant » et « distributeur automatique ») est de faire vivre la musique dans les rues et de permettre au plus grand nombre de profiter de performances live. Organisé par l’association Hlasohled (« Regard sur la voix »), ce projet original s’inscrit dans une longue liste d’ateliers organisés depuis 2005 par une association qui cherche à promouvoir notre instrument le plus simple : la voix.
Fondatrice de l’association Hlasohled à l’origine de « Zpěvomat », la chanteuse tchéco-soudanaise Ridina Ahmedová nous en dit plus sur ce projet :
« Le Zpěvomat est apparu il y a deux ans. Je cherchais quelque chose qui pourrait être adapté au cadre de la rue. Comme la première édition a été intéressante et réussie, je me suis dit qu’il serait dommage de laisser tomber et qu’il fallait au contraire un projet sur le plus long terme. »
Le projet, qui s’inscrit dans le cadre de la rue, permet de privilégier un contact humain que les salles de concerts perdent parfois, comme le souligne Ridina Ahmedová :« Je pense que le problème est que les personnes qui se rendent à des concerts sont des gens qui savent déjà que la culture et la musique ont un sens. Ce qui me paraît intéressant avec l’interaction qu’offre la rue, c’est que l’on peut rencontrer des personnes qui, au contraire, n’ont pas l’habitude du chant, à qui l’on n’a jamais chanté ou qui ne chantent jamais pour leurs enfants par exemple. L’idée est de leur montrer que tout le monde peut utiliser sa voix et chanter. »
Ayant grandi en Algérie, la chanteuse relève une différence entre les pays arabes et les anciens pays communistes en ce qui concerne le rapport a la rue :
« J’étais assez jeune quand j’ai quitté l’Algérie, j’avais 14 ans et je ne faisais pas vraiment attention à cela. Mais je pense que, là-bas, les gens sont beaucoup plus ouverts et la musique plus vivante qu’en République tchèque. Ici, il me semble que c’est diffèrent, et que plus nous vivons dans un pays riche et civilisé, plus les gens sont isolés, et il est certain qu’en République tchèque les gens sont plus fermés. »
Enfin, Ridina Ahmedová insiste sur l’importance de continuer à réaliser ce type de projets dans de grandes villes comme Prague :« Je pense que ces projets sont importants. Mais ce sont les habitants qui font une ville. Si Prague en a besoin, c’est aux gens de continuer à organiser ce genre d’évènements. Mais, personnellement, je serais contente s’il y en avait plus. »
Pour plus d’informations sur les ateliers et conférences organisés par l’association Hlasohled, vous pouvez vous rendre sur le site www.hlasohled.cz