A Prague, des films courts, vraiment courts
Pour la deuxième année consécutive, la capitale tchèque accueille le Festival international des très courts, une manifestation dont la seizième édition se déroule simultanément dans 23 pays du monde. En plus du cinéma Aero, le Kino 35, de l’Institut français de Prague, propose une sélection de 34 films « très courts » en compétition internationale ce lundi soir ainsi qu’une sélection familiale ce samedi 10 mai. Pour présenter le festival, Alix Guillard, qui a œuvré afin qu’il voit le jour en République tchèque, et Sylvie Leray, en charge du Kino 35, se sont exprimés au micro de Radio Prague.
C’est ainsi qu’Alix Guillard présente un festival dont la première édition à Prague a suscité l’intérêt du public :
« L’année dernière, la salle n’était pas comblée mais assez bien remplie et les spectateurs étaient très contents en sortant de la salle. Cela m’a vraiment motivé pour continuer et cette année deux cinémas ont été intéressés, le Kino 35 à l’Institut français de Prague et le Kino Aero qui reprend la même formule que l’année dernière. »
La même formule que l’année dernière, c’est la diffusion du programme de la section compétitive, un programme long de deux heures et pour lequel les spectateurs sont invités à voter pour élire leur film préféré. Proposée mardi soir au Kino Aero dans le quartier de Žižkov à Prague, la sélection principale est proposée au public dès ce lundi soir au Kino 35 et sous une forme ludique, puisqu’il y aura de petits lots à remporter. Sylvie Leray évoque cette section compétitive :« Ce sont des films effectivement courts venus du monde entier, une sélection qui est faite par les organisateurs à Paris. Il y a des formes différentes, tout cela est présenté en version originale sous-titrée en tchèque pour notre public. »
Cela ne sera pas fini pour autant au Kino 35, qui accueillera, le matin du samedi 10 mai, une des sélections annexes du festival, en l’occurrence la section familiale. Dominée par des films d’animation, ce programme s’adresse à tous les publics âgés d’au moins six ans. Alix Guillard, qui confie l’avoir également apprécié, évoque l’apport créatif du format des courts-métrages du festival:
« Ce qui me plaît sur ce format qui est très court, c’est le fait qu’avoir des moyens en tant que réalisateur n’est pas la principale source de qualité du film. C’est avant tout l’idée et la manière de réaliser le film qui va primer. Il n’y a donc pas besoin d’avoir de bons moyens si l’on a une bonne idée. Un réalisateur va pouvoir soumettre un film qui va se retrouver sélectionné pour le festival et qui va peut-être même gagner un prix. On a déjà vu dans les années précédentes des films réalisés avec des bouts de ficelle ou avec quelques acteurs dans un coin faire esclaffer de rire une salle entière. »Pour Sylvie Leray, l’intérêt du format très court est double :
« L’intérêt de ces films pour nous en tant que salle de cinéma, c’est de proposer une forme différente, donc très courte, qui correspond, à mon sens, mais je crois aussi que c’est l’idée générale du festival, à des formes très contemporaines. Tout le monde fait maintenant des petits films et cela peut être avec des supports très classiques, comme les téléphones portables. C’est une forme de plus en plus reconnue. Et puis au-delà de cela, c’est intéressant au niveau de la programmation, cela crée des soirées dynamiques. »
Les Pragois devraient donc être cette année au moins deux fois plus nombreux à apprécier ce format. Et à l’avenir, le public tchèque pourrait encore s’agrandir :« Hélas, nous n’avons pas eu le temps de finaliser cette année, mais je pense que si tout se passe bien, il devrait y avoir l’année prochaine des projections en province. »
Alix Guillard évoque les villes de Brno et de Plzeň avant de préciser que rien n’est encore fait, sinon que le festival a en effet vocation à se développer en République tchèque.