Depuis 2008, l’industrie tchèque du BTP souffre toujours des effets de la crise
Plusieurs années de crise ont fait leur œuvre dans l’industrie du bâtiment et des travaux publics en République tchèque. Tous les clignotants sont à l’orange : le secteur aurait ainsi perdu 443 milliards de couronnes (près de 16,5 milliards d’euros) et 50 000 employés depuis 2008, selon les chiffres communiqués, ce mardi, par la Fédération des entrepreneurs du bâtiment (SPS). Par ailleurs, le nombre de grandes entreprises a baissé de 25%.
Toujours selon les statistiques, 767 entreprises de plus de 50 employés opéraient dans le secteur en 2008 pour un total de 110 000 salariés. Cinq ans plus tard, leur nombre n’était plus que de 578 pour 84 000 employés. « Ces chiffres ne concernent que les grandes entreprises. En tenant compte des plus petites, nous estimons que 50 000 personnes ne travaillent plus dans le secteur », a précisé le directeur général de SPS, Miloslav Mašek.
Selon ce dernier, les entreprises de construction qui n’étaient pas prêtes à affronter les effets de la crise n’ont pas été les seules à disparaître. D’autres sociétés spécialisées, artisans compris, ont été contraintes de mettre la clef sous la porte faute de nouveaux chantiers.
Si l’on s’en tient aux dernières données publiées par l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), une légère relance a été enregistrée ces trois derniers mois, en raison notamment de l’hiver exceptionnellement doux. Mais l’apparence est trompeuse, car le SPS confirme que le nombre de commandes n’a augmenté dans aucune branche d’activité. Conséquence de quoi, il faudra attendre sans doute 2015 pour assister à une stabilisation du marché avant, peut-être, le retour d’une première croissance modérée en 2016, alors que l’industrie tchèque du BTP est une des dernières en Europe à ne pas encore voir le bout du tunnel.