Double citoyenneté : être Tchèque et étranger, c’est désormais possible
Depuis mercredi et le passage en 2014, la nouvelle loi sur la citoyenneté en République tchèque est entrée en vigueur. Le texte permet notamment d’obtenir la double nationalité. Jusqu’à présent, hormis certaines exceptions, un étranger souhaitant acquérir la citoyenneté tchèque ou un Tchèque souhaitant acquérir la citoyenneté d’un autre pays devaient renoncer à leur citoyenneté d’origine. Cette condition est donc désormais supprimée.
Pour les étrangers désireux d’obtenir la double nationalité et de devenir citoyens tchèques, certaines conditions restent cependant à remplir. Les candidats se soumettront notamment à deux tests devant servir à vérifier la nature du rapport qu’ils entretiennent avec la République tchèque. C’est ce qu’explique Petr Bannert, du ministère de l’Education :
« Pour ce qui est de l’examen de langue, le niveau de connaissance requis est le niveau B1 ou le niveau dit ‘seuil’ selon le Cadre européen commun de référence pour les langues. C’est un niveau de début d’autonomie, qui doit permettre de se débrouiller, de comprendre l’essentiel d’un texte lu, de s’exprimer dans des situations courantes de la vie quotidienne et de prendre part à une conversation sur des sujets familiers. Pour ce qui est des connaissances de la culture générale tchèque, le niveau requis correspond à celui d’un élève achevant sa scolarité au collège. »Cet examen de langue sera donc composé de deux épreuves orale et écrite. Jusqu’alors, selon l’ancienne loi, seul un entretien de quelques minutes avec les fonctionnaires chargés de la réception des demandes était exigé. Mais ce n’est pas tout. Comme dans la plupart des autres pays européens, les candidats à la citoyenneté tchèque devront également justifier d’une connaissance suffisante de l’histoire, de la culture et de la société tchèques, comme le précise Petr Bannert :
« Ce test est composé de trois parties : il y a une partie civique, une autre sur les connaissances géographiques de la République tchèque et une troisième sur les connaissances de l’histoire et de la culture tchèques. Au total, il y a trente questions, dont seize pour la partie civique. Ce test doit d’abord servir à motiver le demandeur, le pousser à s’intéresser au système constitutionnel et juridique de la République tchèque, à acquérir les connaissances de base dans ce domaine précis ainsi que dans celui de l’histoire et la culture tchèques. Le but est que le demandeur ne soit pas indifférent au pays dont il demande la citoyenneté et acquière en quelque sorte une forme de sentiment national vis-à-vis de la République tchèque. »
Mais la nouvelle loi entrée en vigueur le 1er janvier ne concerne pas uniquement les demandeurs d’une deuxième citoyenneté. Ainsi, les Tchèques d’origine expatriés ayant perdu leur citoyenneté antérieure conformément à l’ancienne loi pourront redevenir citoyens tchèques, une procédure simplifiée étant prévue à cet effet.Enfin, une citoyenneté dite « VIP » sera également accordée aux ressortissants étrangers dans les cas où leur naturalisation représentera, selon les termes de la loi, « un apport remarquable pour la République tchèque dans les domaines de la science, de l’éducation, de la culture ou du sport ». Autrement dit, si un jour un footballeur africain au potentiel prometteur évoluant dans un club tchèque peut aider la République tchèque à se qualifier pour une prochaine Coupe du monde, on ne lui demandera pas nécessairement de savoir compter ses buts en tchèque.