A Prague, le préfet de police de Paris s’est informé des moyens de gestion des inondations (2e partie)
S’informer des moyens et des procédures mis en place par les autorités tchèques et la ville de Prague pour combattre les inondations de 2002 et 2013 et faire face à leurs conséquences : tel était l’objet de la visite à Prague, la semaine dernière, du préfet de police de Paris, Bernard Boucault, et du préfet, secrétaire général de la zone de défense et de sécurité Ile-de-France, Jean-Paul Kihl. Après la première partie de l’entretien avec Bernard Boucault diffusée mardi, voici la seconde partie cette fois avec Jean- Paul Kihl. Au micro de Radio Prague, le préfet a expliqué dans quelle mesure Paris et l’Ile-de-France étaient prêtes à parer à d’éventuelles inondations :
De quelles démarches plus concrètes votre visite va-t-elle s’accompagner ?
« Il y aura bien entendu des suites à cette visite. Par exemple, le préfet de police a décidé que nous allons monter un exercice sur Paris à l’automne 2015 de manière à essayer de faire jouer en réel l’ensemble des acteurs qui interviendraient dans la crise. On le voit bien dans tous les événements qui touchent un grand pays, et je pense que Paris sensibilisera l’Europe sur ce point, les pays européens viendront nous aider, et le préfet a proposé aux autorités tchèques de participer à cet exercice. Pour nous, c’est aussi extrêmement important de pouvoir disposer de leur expertise dans le concret et sur le terrain. »Dans quelle mesure, la menace d’inondations est-elle importante, réelle, pour Paris ?
« On ne sait pas quand. La seule certitude, c’est que ça viendra. Et si on veut se donner de ce que cela aura comme conséquences, on peut voir ce que dit l’OCDE dans une première étude : le poids de ce que représenterait le retour à la normale d’une crue centennale sur Paris serait de 41 milliards d’euros. »
Comment avez-vous suivi depuis Paris l’évolution de la situation en juin dernier en République tchèque et en Allemagne ? Etait-ce avec votre œil de professionnel en vous efforçant déjà avec les informations dont vous disposiez de voir ce qui pourrait être utile pour votre ville et votre région ?
« Nous suivions cela de très près, dans la réalité de l’actualité. Déjà, on se disait que ce mauvais temps pourrait bien finir par arriver chez nous. Nous avons donc regardé ce qui se passait autour avec beaucoup d’attention en essayant de voir effectivement comment les gens faisaient, mais aussi avec l’idée de se préparer à venir donner un coup de main en cas de besoin. Nous étions aussi dans cet état d’esprit. Dieu merci, votre organisation était suffisamment performante pour ne pas avoir besoin de secours. En matière européenne, il y a aujourd’hui une véritable solidarité qui s’est développée, une solidarité dans l’action, et cette solidarité est même allée au-delà. Désormais, nous sommes vraiment dans des partages d’expériences, de plans et de bonnes idées, de manière à ce que la sécurité de l’ensemble des populations européennes augmente de plus en plus et arrive à un vrai niveau de performance. »