A Prague, le préfet de police de Paris s’est informé des moyens de gestion des inondations
Comme Prague en 2002 et 2013, Paris pourrait se retrouver sous les eaux. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois dans l’histoire de la capitale française. En 1910 dernièrement, la crue centennale de la Seine avait ainsi causé d’importants dommages. Même si ces inondations appartiennent désormais à l’histoire ancienne, 103 ans plus tard, le risque de voir déborder le fleuve qui arrose Paris est toutefois toujours bien présent. C’est la raison pour laquelle le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, et le préfet, secrétaire général de la zone de défense et de sécurité Ile-de-France, Jean-Paul Kihl, étaient à Prague la semaine dernière.
« Nous avons déjà des relations avec nos collègues de Prague, notamment les sapeurs-pompiers qui se connaissent bien. Mais ce qui nous intéressait, c’est de connaître la culture qu’ont la ville de Prague et ses habitants de la lutte contre les inondations. En France, nous sommes dans une situation singulière dans la mesure où la dernière crue centennale date de 1910. Au cours de ces cent trois dernières années, nous n’avons pas eu de crue d’importance comparable qui aurait des conséquences considérables, peut-être même plus importantes que celles de 1910 parce que Paris a beaucoup changé et il y a aujourd’hui des fragilités qui n’existaient pas en 1910. Par contre, la République tchèque, et Prague en particulier, a connu des crues centennales à une cadence assez rapide : 1997, 2002 et 2013. La gestion de la crue de 2013, telle que nous avons pu la percevoir en France, a montré que votre pays avait su tirer les leçons des expériences précédentes et adapter la réponse à une crue de cette importance-là dans un pays moderne avec tous les équipements et les caractéristiques que l’on connaît. C’était donc très important pour nous de rencontrer nos collègues de Prague pour qu’ils nous disent comment ils avaient tiré les conséquences des crues précédentes, comment ils ont géré celle de 2013, et nous repartons avec un certain nombre de leçons très concrètes, très précises, qui pourront nous servir pour adapter notre réponse à la crue de la Seine qui arrivera forcément un jour. »
Quelles sont ces leçons concrètes que vous évoquez ? Qu’est-ce qui, à Prague, a permis de mieux gérer la situation cette année par rapport à 2002 ?
« Nous avons eu le sentiment que les équipements de digues aux endroits les plus vulnérables étaient particulièrement efficaces. Ces digues peuvent être montées dans des délais très rapides avec des sapeurs-pompiers volontaires mais qui sont très performants et agissent dans le cadre d’une organisation extrêmement rigoureuse pour gagner ce qui est une course contre la montre. J’ai eu le sentiment que cette utilisation de digues amovibles a été parfaitement bien gérée par nos collègues des services de secours de Prague. »
Dans quelle mesure les situations entre Prague, la Bohême centrale, Paris et l’Ile-de-France sont-elles comparables ?
« Il y a une approche comparable, c’est-à-dire qu’il faut pouvoir avoir une réponse globale entre l’amont et l’aval. Cela a été le cas à Prague. Nous nous y attachons aussi à Paris. Il faut pouvoir disposer aussi d’un système performant de prévision des crues pour pouvoir bénéficier du maximum de temps disponible afin de se préparer. J’ai constaté aussi qu’il y avait eu une prise de conscience des populations de la nécessité de s’adapter avec calme à ces phénomènes d’une ampleur exceptionnelle et qu’il y a une nécessité d’information, de sensibilisation, pour que tous les citoyens aient les bonnes réactions dans ces circonstances. Là, la fréquence des crues vous a permis d’avoir cette sensibilisation et nous pouvons nous aussi nous en inspirer pour faire des campagnes d’information auprès de la population parisienne. »