Prix Gratias Agit : consacrer la culture tchèque au-delà des frontières
Comme le veut la tradition depuis seize ans déjà, le Ministère des Affaires étrangères a attribué le prix Gratias Agit, vendredi dernier, récompensant toutes les personnes, privées ou morales, tchèques ou non, qui ont participé à promouvoir la bonne réputation de la République tchèque à l’étranger. Cette année, ils ont été quatorze à recevoir cette prestigieuse reconnaissance.
« D’une certaine manière le chez moi se trouve là où se trouve ma famille, cela peut donc être n’importe où. De cœur je me sens tchèque, et j’apparais publiquement comme telle, et je crois que cela ne changera jamais. »
Marie Provazníková, prédicatrice laïque et évangélique vivant en Ukraine, a également été récompensée pour son travail avec les enfants de ce pays et l’organisation de messes dominicales en langue tchèque. Marie Provazníková :
« Je prêche en tchèque, nous chantons, nous parlons, nous entretenons la langue tchèque. Je crois que c’est un signe de respect envers les parents et les grands-parents. »
S’il s’agit la plus part du temps d’une reconnaissance pour les expatriés tchèques, vivant de longue date dans différents endroits du monde, le prix Gratias Agit, représenté par un globe en cristal, récompense également les étrangers, qui participent, de la même manière que les expatriés, à promouvoir de façon positive la perception de la Bohême dans leur pays d’origine. Si les suggestions d’éventuels candidats peuvent être déposées par n’importe qui, dans la plupart des cas c’est le Ministère des Affaires étrangères, qui choisit les futurs lauréats sur une liste de nominations dressée par les ambassades. Celles-ci ont en effet une vue d’ensemble plus précise sur la situation donnée dans le pays. Le ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, a précisé ce qui réunissait les lauréats de cette année :« Ce qui les réunit, c’est précisément l’intérêt qu’ils portent à nous faire connaître, c’est l’intérêt qu’ils portent à notre État, à notre nation tchèque, et en particulier à notre culture. Ils ont vraiment énormément contribué à tout cela. »
Cette année, les personnes vivant en France n’ont pas été récompensé, mais rappelons que depuis le début de la création du prix, onze personnalités, dont cinq Tchèques qui y sont expatriés, quatre Français et une Franco-tchèque ont été félicité. Parmi les quatre Français gratifiés, figurent, l’écrivain, musicologue et spécialiste de la musique classique tchèque Guy Erismann, le professeur de littérature tchèque Xavier Galmiche, la propagatrice de la coopération entre les musées français et tchèques Irène Bizot et l’historienne d’art spécialisée dans le XXe siècle Jana Claverie. En 2012, la tchéco-française Lucie Slavíková-Boucher, fondatrice de l’École tchèque sans frontières à Paris en 2003, a été récompensée pour le développement de cette école dans différentes villes. Parallèlement, des personnes morales françaises ont également été remarquées pour leur apport à la diffusion de la culture tchèque. Citons, entre autres l’Association Olga Havlová France, qui a toutefois mis fin à son action en 2002, mais dont la présidente, Kamila Leclerc, a été la première à lancer l’idée, en 1990, d’organiser des stages pour les membres du Forum civique (Občanské Forum), le mouvement populaire représentatif des forces anti-communistes. Le lycée Carnot de Dijon ainsi que le lycée Alphonse Daudet de Nîmes, ont obtenu le prix en 2010, pour l’intégration de sections tchèques dans leur enseignement.Parmi les lauréats les plus connus, figurent l’ancienne ministre des Affaires étrangères des États-Unis, d’origine tchèque, Madeleine Albright, l’entrepreneur Tomáš Baťa ou le réalisateur doublement oscarisé, Miloš Forman.