Présidence 2013 - Zuzana Roithová : pour plus de consensus et plus de transparence
Radio Prague poursuit sa série de portraits des neuf candidats, à ce jour officiels, à la prochaine élection présidentielle en République tchèque. Organisée pour la première fois au suffrage universel direct, son premier tour aura lieu les 11 et 12 janvier 2013. Suite au tirage au sort que nous avons effectué au sein de la rédaction afin de respecter les règles d’équilibre de représentation des candidats dans les médias, c’est la candidate et eurodéputée, Zuzana Roithová, 59 ans, que nous vous présentons aujourd’hui.
« Je pars du principe que pour que le président puisse soigner la démocratie, il ne doit pas être lui-même contagieux. Cela signifie qu’il ne peut pas être lié à des groupes corrompus ou à des scandales. C’est quelque chose de très important pour la fonction. Evidemment, le président ne peut pas tout, mais il a assez de compétences pour nommer des juges de qualité, des membres de qualité au conseil de la Banque centrale, qui sauront prendre les bonnes décisions pour ce pays. C’est ainsi que le président pourra regagner la confiance des gens en l’Etat et en son avenir. »
Si l’ensemble de la carrière de Zuzana Roithová est exemplaire en termes de transparence et fait d’elle une candidate capable de restaurer le respect dans la politique tchèque, avec 4% des intentions de vote, elle n’est pourtant guère accompagnée d’un quelconque soutien populaire. Selon de récentes statistiques, elle serait une des députées européennes les plus laborieuses au Parlement. Lors d’un bref passage à la tête du ministère de la Santé dans le gouvernement Tošovský en 1998, elle a essayé d’y faire le ménage et de se débarrasser des personnes soupçonnées de corruption. Elle a également été directrice d’un des plus grands hôpitaux de Prague dans les années 1990.
Membre du parti chrétien-démocrate depuis 1998, Zuzana Roithová a toutefois déclaré qu’elle renoncerait à sa carte de parti si elle était élue, estimant qu’un chef de l’Etat ne doit pas être affilié à un quelconque mouvement politique. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle perçoit le rôle du président, en tant que conciliateur :« Je pense que le gouvernement soufflerait un peu s’il y avait un président qui cherchait le consensus. En tous cas, qu’il s’agisse de politique étrangère, intérieure, ou européenne, qui est pour nous également très importante, il est nécessaire que le président s’efforce de régler les problèmes existants, les problèmes d’opinion, en rassemblant les gens autour d’une table ronde, qu’il communique sur la politique extérieure avec le ministre des Affaires étrangères, le Premier ministre, l’ensemble du gouvernement, mais aussi les personnes des commissions aux affaires étrangères du Parlement. Ainsi la politique pourra être unitaire et lisible pour nos citoyens et nous serons des partenaires sur lesquels on peut compter. »
Ainsi, Zuzana Roithová entend se différencier de l’actuel président tchèque, farouchement eurosceptique : membre du Parlement européen, Zuzana Roithová veut changer l’image de la République tchèque vis-à-vis de ses partenaires européens :
« Notre avenir repose sur la coopération. Ce continent est prédestiné pour cela parce qu’il est composé de nombreux petits pays. Notre pays n’est pas petit, il est moyen si l’on prend en compte le nombre d’habitants. Je pense donc que nous ne devrions pas nous sous-estimer, que nous devrions nous affirmer davantage et ne pas être des outsiders. »
Zuzana Roithová est entrée en campagne avec pour mot d’ordre « l’humain » et la volonté de remettre les hommes au cœur des préoccupations politiques. Une ambition qui puise ses racines dans le message de l’ancien président Václav Havel, dont Zuzana Roithová se revendique sans détour.