A Prague, le Parti pirate se prépare aux élections européennes

Photo: pirati.cz

Environ 200 délégués du Parti pirate international (PPI) de plus de vingt-cinq pays ont participé à Prague ces samedi et dimanche à une conférence sur l’avenir politique du mouvement pirate en Europe. Programme commun en vue des élections au Parlement européen et l’accord international sur la contrefaçon ACTA étaient les principaux thèmes de ce week-end.

Rickard Falkvinge,  photo: pirati.cz
Lorsque le Parti pirate est fondé en 2006, en Suède, difficile d’imaginer l’ampleur que celui-ci va prendre. S’attachant à défendre un Internet libre et sans barrières ou encore les droits relatifs à la vie privé sur le web, le Parti prend vite son essor, essaimant des Partis pirates nationaux dans de nombreux pays. En 2009, il devient même la plus importante organisation politique suédoise en nombre de membres. Rickard Falkvinge est son fondateur :

« Je suis heureux que nous ayons pu inspirer tant de personnes, je suis heureux que les gens soient passionnés et se rendent compte qu’ils ont le pouvoir de changer le monde. Je ne suis pas fier, dans le sens : ‘regardez ce que j’ai fait’. Mais je suis fier de mes compagnons activistes et de la façon dont ils veulent faire du monde un endroit où l’on vit bien. »

Quelque 200 délégués « pirates » étaient donc réunis à Prague ce week-end, avec des objectifs bien précis, comme l’explique Paul Bossu, un des trois présidents du Parti pirate belge :

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« Il y a des objectifs précis : vers où va-t-on se diriger ensemble à l’avenir ? L’objectif, ce sont les élections européennes de 2014, donc on prépare tout cela. On essaye de mettre en place des plateformes d’échange des savoirs. Partage et transparence, c’est ce que l’on veut pour tout le monde en politique. On le fait en interne et on essaye de synchroniser tout cela ici en prenant des contacts. Ici je prends contact avec les Berlinois, des gens de Suède, pour ensuite échanger, voir comment ça marche là-bas. Les anciens partis, c’est l’ancienne méthode. Ils sont tous ‘particratiques’. Ils représentent prétendument les citoyens, mais on est loin du compte. Nous sommes là pour représenter les citoyens et sommes donc là pour de bonnes tendances et respecter de bonnes valeurs. »

Au cours du week-end, les délégués se sont donc entendus sur la préparation d’un programme commun et de la campagne en vue des élections au Parlement européen qui se tiendront en 2014. Un document qui doit constituer la base d’une approche collective des Pirates européens, mais qui doit toutefois encore être approuvé par les partis nationaux des différents pays. Rickard Falkvinge :

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« On verra à quoi va ressembler ce programme commun. Il pourrait s’agir d’un appel commun qui serait ensuite développé au niveau national. Mais il pourrait s’agir aussi d’un programme commun complet. Ou d’une déclaration de ce que nous voulons. On pourrait imaginer aussi une organisation sous forme d’un Parti pirate européen. Mais ce que cela va donner, nous ne le savons pas encore. En tout cas, les élections vont avoir lieu et je pense que c’est un signe de maturité de notre structure que nous cherchions la meilleure façon d'y participer. »

Par ailleurs, une approche commune contre l’accord international sur la contrefaçon (ACTA) a également été débattue. Négocié entre l'UE, les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, Singapour, la Corée du Sud, le Maroc, le Mexique et la Suisse, l'Acta vise à lutter contre la contrefaçon au sens large jusqu'au téléchargement illégal sur l'internet. Mais les détracteurs de l'accord redoutent qu'il ne limite les libertés sur internet. La République tchèque quant à elle a suspendu début février le processus de ratification d'ACTA.