Semi-marathon de Prague : malgré la météo, une édition réussie pour les organisateurs, le vainqueur et les participants français
Pour la treizième année consécutive, le semi-marathon de Prague s’est couru samedi. Complète depuis près de deux mois, la course a été un grand succès pour les organisateurs. Mais elle l’a aussi été pour l’Ethiopien Atdesu Tsegay, vainqueur dans un temps record à Prague et auteur de l’une des toutes meilleures performances de tous les temps, ainsi que pour les nombreux participants français réunis à l’ambassade de France après l’arrivée.
11 000 coureurs à pied, parmi lesquels Nadine de Lyon et plus d’une centaine d’autres Français, ont participé, samedi, au XIIIe semi-marathon de Prague. Un record de participation qui, à 24 secondes près, aurait pu être accompagné d’un autre record, bien plus marquant encore : 24 secondes, c’est en effet ce qui a manqué à l’Ethiopien Atdesu Tsegay, vainqueur en 58’47’’, pour établir un nouveau record du monde de la distance. Mais le vent défavorable qui a gêné les coureurs, notamment dans les cinq derniers kilomètres, a sans doute empêché de meilleures performances. Malgré tout, le jeune Ethiopien de 20 ans a signé à Prague la meilleure performance mondiale de l’année et la cinquième meilleure performance de tous les temps. Chargée de la participation des coureurs d’élite au sein de la société du Marathon International de Prague (PIM), Jana Moberly était partagée entre deux sentiments à l’issue de la course :
« Un temps inférieur à 60 minutes, c’est presque un miracle… Alors que dire d’un temps inférieur à 59 minutes ? Je n’ai pas de mots pour exprimer mon admiration. C’est vraiment une performance extraordinaire. Je ne peux être que satisfaite, car c’est exceptionnel ! D’un autre côté, nous pouvons quand même nourrir quelques regrets par rapport aux conditions météo. Avec une météo ne serait-ce qu’un poil plus clémente, les coureurs auraient été encore plus rapides. Néanmoins, nous avons la meilleure performance mondiale de l’année et je pense que Prague peut être fière du spectacle qu’elle a vu. »Fier de lui, François de Clermont-Ferrand, l’était aussi, comme il l’a expliqué lors de la réception organisée après la course à l’ambassade de France :
« Aujourd’hui, je suis content de moi. J’ai mis 1h39’, c’est mon record personnel, c’est donc une grosse satisfaction. Le semi-marathon de Prague rentre dans le cadre de ma préparation pour le marathon d’Albi. Je m’entraîne pour cela depuis quatre semaines, Prague était un passage obligatoire pour Albi. C’était un bon test et un test concluant. J’ai déjà participé au marathon de Rome, donc j’étais un peu habitué à courir sur des pavés et des revêtements comme ici à Prague. Mais c’est vrai qu’en plus des pavés, qui sont assez plats, il fallait faire attention aussi aux rails des voies de tramway. Ca n’empêche que c’est un parcours très roulant et agréable à faire. La seule difficulté, c’était le vent contre sur la fin de la course. »
Parmi la foule d’amateurs qui ont couru dans les rues de la capitale tchèque figuraient comme chaque année plusieurs personnalités, parmi lesquelles l’ancien footballeur Pavel Nedvěd. Comme il y a deux ans de cela, le Ballon d’or 2003, aujourd’hui dirigeant à la Juventus Turin, a participé au semi-marathon dans son pays d’origine, cette fois dans un temps final de 1h44’25’’. Et pour Nedvěd comme pour François et bien d’autres encore, ce semi-marathon ne constituait qu’une étape dans la préparation au marathon qui, à Prague, se tiendra le 13 mai.« Nous en avons bien profité. Malgré le froid, c’était une course très agréable. Les gens ont été formidables tout le long du parcours. Ils m’ont aidé à tenir un rythme de cinq minutes au kilomètre. J’en suis plutôt content. Maintenant, ce n’étaient que 21 kilomètres… Ca va encore, mais un marathon, c’est le double, et je sais bien que les 21 kilomètres suivants sont beaucoup plus longs que les premiers. J’ai beaucoup de respect pour le marathon, j’en parle depuis deux ans. Mais je vais bientôt avoir 40 ans et je n’ai plus le temps d’attendre. Alors il est fort possible que je sois au départ du prochain marathon. »
Comme Pavel Nedvěd, François et Georges, venus eux de Forbach, en Lorraine, avaient déjà participé au semi-marathon de Prague en 2010., Et comme il y a deux ans, François et Georges repartiront une nouvelle fois avec un bon souvenir, et pas seulement sportif, de leur passage en République tchèque :
François : « J’ai fait 2h14’, mais je n’étais pas spécialement préparé. Je n’ai pas eu le temps de me préparer correctement. Nous sommes donc partis à quatre coureurs et nous avons fini la course ensemble, à quatre. »
Georges : « Moi, j’ai mis 1h56’. Mon objectif était de finir en moins de deux heures, je l’ai donc atteint. Je suis très content de ma performance, surtout que c’était à Prague, où nous venons passer un bon week-end de plus. »
Georges : « Le parcours, nous le connaissions déjà plus ou moins puisque nous avions déjà couru ici il y deux ans et il nous convient bien. C’est pour ça que nous sommes revenus. »François : « Oui, Prague est une très belle ville. Comme nous ne courons pas spécialement pour faire des performances, nous avons le temps de regarder autour de nous, le paysage, l’architecture… »
François : « Pour le séjour, nous sommes venus sans mesdames. Nous sommes à sept, six hommes et une femme. Nous visitons la ville, surtout la vieille ville, puis le soir nous mangeons dans les restaurants avant d’aller faire un tour dans les boîtes de nuit. Des choses tout à fait normales, surtout après la course… Sérieux pendant et divertissement après ! »
Comme Nadine de Lyon, François de Clermont-Ferrand, et bien d’autres encore en provenance des quatre coins de la France, François et Georges de Forbach étaient présents à la réception organisée samedi en fin d’après-midi à l’ambassade de France ; une réception à laquelle étaient invités tous les Français ayant participé au semi-marathon, qu’ils soient venus de France ou résident en République tchèque. L’occasion pour tous de visiter et de découvrir le Palais Buquoy, le bâtiment baroque de l’ambassade de France à Prague, comme l’explique l’ambassadeur, monsieur Pierre Lévy :
« C’est la première fois que nous avons lancé une telle invitation parce que nous pensions, et je dois reconnaître que l’initiative vient de mes collaborateurs qui sont coureurs, que c’était une bonne occasion de retrouver des compatriotes qui font le déplacement à Prague et sont amoureux de la course à pied. La course à pied n’est pas un sport comme les autres. C’est aussi un style de vie. Nous voulions donc les accueillir dans ce bel endroit qu’est le Palais Buquoy dont les Français sont fiers. C’était donc à la fois une pause culturelle, touristique et française dans cette journée qui était très active et très sportive. »Quel a été l’écho à cette initiative ? Etes-vous satisfaits du retour et de la participation à cette réception ?
« Nous ne savions pas du tout combien de personnes viendraient. J’ai donc été vraiment surpris par la participation aujourd’hui puisque nous avons reçu entre 150 et 170 personnes. J’en suis ravi, et ce d’autant plus que j’ai vu des Français qui habitent en République tchèque et que l’on voit très rarement. C’était aussi l’occasion de discuter avec des compatriotes qui viennent de tous les coins de la France, de parler de ce qu’ils font et d’expliquer ce qu’est une ambassade, ce que nous y faisons. J’ai eu beaucoup de questions sur cet aspect-là : à quoi sert une ambassade ? Qu’est- ce que vous y faites ? Les présidents de la République s’y parlent-ils, s’y rencontrent-ils ? Une ambassade est-elle encore utile ? Et je leur ai répondu que bien sûr, je leur ai expliqué pourquoi, car il faut comprendre une réalité, expliquer quelles sont les positions des autres… Ce n’est parce que, aujourd’hui, nous sommes ensemble au sein de l’Union européenne, que nos autorités, nos ministres se croisent, que nous nous connaissons bien pour autant. Je crois qu’il y a un gros travail à faire. Et puis ce que je retiens de tout cela, c’est que, au-delà de l’aspect chaleureux, convivial, de se retrouver entre Français, c’est l’occasion d’expliquer à nos compatriotes ce que nous faisons, chez eux, car nous travaillons d’abord et avant tout pour eux. »
Question un plus personnelle : avez-vous assisté à la course et êtes-vous sportif ?
« Pour être tout à fait franc, je suis un sportif intermittent. J’ai très souvent de bonnes résolutions, mais je n’ai pas toujours le temps, compte tenu de mes activités, d’y donner suite. J’ai vu passer les coureurs, je cours de temps en temps, mais je ne suis pas coureur pour autant. Je pratique d’autres sports comme la natation ou le golf. »Et puis le mot de la fin à Nicolas de Lacoste, premier conseiller de l’ambassadeur, qui participait samedi à son deuxième semi-marathon :
« C’était effectivement la deuxième fois à Prague, et je dois dire que, pour moi, le départ de la course sur l’air de la Vltava de Smetana est toujours un émerveillement. On en a les larmes aux yeux quand plusieurs milliers de personnes s’élancent en même temps. C’est vraiment une très belle course. J’ai mis 2h07’ pour boucler le parcours aujourd’hui, mais arrivé au bout, j’étais tellement fatigué que j’ai ensuite passé plus d’une heure aux urgences pour me rétablir. »
En effet, l’air de la Vltava de Bedřich Smetana au départ vaut bien la peine de finir la course, malgré donc l’état de grande fatigue et la souffrance de certains coureurs. Mais ce sont là quelques-uns des plaisirs de la course au pied, des plaisirs que beaucoup de participants au marathon de Prague, le 13 mai prochain, connaissent bien eux aussi.