« Moi je n’étais rien et voilà qu’aujourd’hui... »
A l’approche de la Saint-Valentin, fête que les Tchèques ont adoptée après la révolution de velours, nous vous proposons d’écouter, eh oui, une dizaine de tendres chansons d’amour tchèques. Au début de l’émission, vous avez entendu la voix veloutée du chanteur Karel Černoch, décédé en 2007. Une de ses plus belles chansons des années 1960 s’intitulait « Ona se brání » (Elle se défend).
A la même époque, une certaine Judita Čeřovská, chanteuse aux origines tchéco-allemandes, emballait le public tchèque avec sa chanson « Malý vůz », une reprise de la chanson française intitulée « Chariot » et interprété par Petula Clark :
« La plaine, la plaine, la plaine
N'aura plus de frontière
La terre, la terre, sera notre domaine.. »
Dans l’excellente traduction de la parolière Jiřina Fikejzová, Judita Čeřovská chante :
« Mě zebe i nebe, když studí mě tvoje oči,
temně je ve mně, svět nudí mě, že se točí... »
« Moi je n’étais rien et voilà qu’aujourd’hui,
je suis le gardien du sommeil de ses nuits... »
Vous vous rappelez ? Francis Cabrel a signé la chanson « Je l’aime à mourir », dédiée à sa femme, en 1979. Sa chanson a ensuite été reprise par la guitariste, chanteuse, et amie tchèque de Cabrel, Lenka Filipová, qui a par ailleurs étudié la guitare à Paris, à la fin des années 1970. En 1981, Lenka Filipová fait un tabac avec « Je l’aime à mourir », adaptée en tchèque par le parolier Zdeněk Rytíř et intitulée « Zamilovaná » (Amoureuse). A vous de comparer la version franco-tchèque de la chanson interprétée par Lenka Filipová, que nous vous faisons maintenant écouter, avec sa reprise franco-espagnole par la chanteuse colombienne Shakira, reprise qui serait actuellement une des chansons les plus téléchargées en France.
Lenka Filipová a interprété deux titres en duo avec Karel Zich surnommé l’Elvis Presley tchèque. Karel Zich, chanteur et guitariste qui a touché un peu à tous les styles, est mort subitement en été 2004, en faisant de la plongée sous-marine en Corse. Il avait 55 ans. Nous écoutons maintenant un de ses grands tubes de la fin des années 1970, « Máš chuť majoránky » (Tu as le goût de la marjolaine).
« Tak už bal » est le titre tchèque de la chanson originale de Daniel Guichard « Faut pas pleurer comme ça ». « Tak už bal », avec les paroles de Jiřina Fikejzová déjà citée, évoque une rupture sentimentale, une séparation voulue, car cette chanson est le monologue d’une femme déçue qui, avec un certain soulagement, met son conjoint à la porte. Cette femme, c’est Hana Hegerová… Pour ne pas vous déprimer, nous nous quitterons sur deux chansons d’amour plutôt optimistes et pleines d’espoir… Tout d’abord, « První noc v novém bytě » (Première nuit dans un nouvel appartement), une chanson du duo d’auteurs Petr Hapka et Michal Horáček, enregistrée en 2006 par Jaromír Nohavica et la chanteuse slovaque Jana Kirschner. Pour terminer, la chanson « Klára », un grand tube de l’année 2000 du très populaire groupe Chinaski.« Klára, que fais-tu ce soir, entre 8 heures et demie jusqu’à 8 heures du matin… je te regarde depuis quelques jours… tu es formidable, je t’aime… »
Non, les paroles de ce morceau ludique ne sont vraiment pas sophistiquées… Il n’empêche qu’après la sortie de la chanson, le nombre de petites filles tchèques prénommées Klára est monté en flèche.