Exécuteur No 14 : « Cette pièce de théâtre est une topographie mentale »
Du 20 au 27 octobre, se déroule la troisième édition du Festival de la culture orientale. Ce samedi soir, le Cross Club propose en tchèque, la pièce d’Adel Hakim, Exécuteur No 14. La mise en scène est signée Lucie Málková, qui nous en dit plus sur Adel Hakim :
La pièce que vous présentez dans le cadre du Festival de la culture orientale s’appelle Exécuteur No 14. De quoi parle-t-elle ?
« Cette pièce est écrite pour un seul acteur. C’est un monologue. C’est l’histoire d’un homme qui a vécu une guerre civile. Adel Hakim écrit que sa pièce est une topographie mentale. C’est une pièce basée sur les souvenirs de cet homme qui vit dans notre monde contemporain et qui essaye de se suicider, en vain. Il doit vivre avec tous ces souvenirs traumatisants pour lui. »
Et peut-être a-t-il en lui une forme de culpabilité, car on ne sait pas s’il est bourreau ou victime…
« Oui. C’est la question qui est posée dans cette pièce : qui est la victime, qui est le bourreau ? »J’ai lu qu’Adel Hakim avait vécu au Liban. Pensez-vous qu’il soit allé puiser dans cette expérience, même si dans la pièce, aucun pays n’est nommé ?
« C’est vrai. Je crois que cela a été vraiment inspiré par son expérience du Liban et par l’histoire de la guerre au Liban. Mais ce qui est bien, c’est que l’histoire est universelle. C’est une pièce modèle qui peut être utilisée partout. »
Pourquoi avoir choisi cette pièce en particulier ?
« D’abord, il est important de parler de ce thème. Et puis, c’est très bien écrit. Le texte est très poétique, d’une part, très cruel d’autre part. C’est assez semblable à Terre Sainte de Mohamed Kacimi, mais ici, c’est beaucoup plus concentré sur la langue, les expressions, l’histoire de cet homme. Mais les événements qui se déroulent dans ces deux pièces sont semblables. »
Terre Sainte, dont vous avez fait la mise en scène, est fréquemment jouée au Rock Café, à Prague. Comment avez-vous travaillé la mise en scène d’Exécuteur No 14 ?
« A vrai dire, c’était très difficile. Il est beaucoup plus compliqué de travailler avec un acteur sur un seul monodrame. Il y a un vrai lien entre nous et c’est plus intime. On a demandé à un ami, qui joue de la guitare électrique, de participer. On n’est donc pas seuls, il y a de la musique qui accompagne le monologue et qui a une fonction dramatique. Mais ça a été très difficile pour moi : c’était un premier monodrame pour cet acteur aussi. Mais on s’est dit qu’il fallait essayer. On était vraiment guidés par le thème, donc c’était très intense. »
C’était donc un vrai défi. Hormis dans le cadre du Festival de la culture orientale, quand peut-on voir cette pièce au Cross-Club ?
« Les autres représentations seront les 7, 8, 14, 22 et 24 novembre puis les 1er, 8, 13 et 15 décembre. »