Un film israélien vainqueur à Karlovy Vary et le prix du meilleur réalisateur au Français Pascal Rabaté
Le 46e Festival international du film de Karlovy Vary s’est achevé samedi soir par la cérémonie de remise des prix. Tour d’horizon du palmarès 2011.
Le Prix spécial du jury a pour sa part été décerné au film Gypsy du réalisateur slovaque Martin Šulík : centré sur le personnage d’un jeune Rom dans un village défavorisé de l’Est de la Slovaquie confronté au racisme environnant, mais aussi aux règles parfois strictes de sa propre communauté, le film a été tourné avec des acteurs amateurs et en langue romani. Martin Šulík, après la cérémonie de remise des prix :
« J’espère que ce prix va susciter un peu d’intérêt pour le film et que les gens auront envie de le voir. C’est le plus important ! »A noter d’ailleurs que le jeune acteur du film Gypsy Ján Mižigár a reçu une Mention spéciale pour son interprétation du rôle principal.
Parmi les films dans la compétition officielle, vous le savez, il y avait le long-métrage français Ni à vendre, ni à louer, de Pascal Rabaté, auteur de bande-dessinée qui ne rechigne pas de temps à autres à passer derrière la caméra. Son film a reçu le prix du Meilleur réalisateur. Pascal Rabaté de passage à Karlovy Vary au début du festival, nous avait confié à cette occasion comment on dirigeait des acteurs sans dialogues puisque tout le film s’articule plus autour de sons et de mimiques scéniques.
« La chose m’a sauté aux yeux très rapidement : la première journée, je me suis aperçu qu’en supprimant l’oralité, on amenait le spectateur à plus observer ce qui se passait dans le cadre, et qu’il fallait freiner les acteurs. Eux pensaient comme moi qu’en supprimant une source d’information, qu’il fallait compenser par un sur-jeu ou par un jeu plus marqué. Or, il s’avère que ça a été l’inverse. Tati, s’il avait repris le scénario, aurait toujours été deux mètres plus loin que moi. C’était un cinéaste qui ne jouait pas sur le visage mais sur un corps qui se déplace. Nous, on avait décidé d’ouvrir le champs des possibles en faisant à la fois des plans rapprochés, des plans moyens et des plans larges. Du coup, on se rend compte que sur les plans rapprochés, la moindre inflexion du visage prend des proportions énormes car la parole ne va pas nous ôter une partie de l’attention. Côté des acteurs, ça en a déstabilisé plus d’un les deux premiers jours, mais au vu des rushes ils se sont dit qu’il fallait freiner le jeu et qu’il fallait être non pas dans l’économie, mais dans une certaine retenue. » L’acteur américain David Morse a été distingué pour son rôle dans le film The Collaborator et l’actrice allemande Stine Fischer Christensen pour son rôle dans Cracks in the Shell.A noter que c’est un film macédonien, Punk’s not dead, du réalisateur Vladimir Blaževski qui sort vainqueur de la section spéciale de Karlovy Vary consacrée aux films d’Europe centrale et de l’Est. Le prix du public revient quant à lui au film La famille de Nicky qui retrace le destin des enfants juifs de Tchécoslovaquie sauvés des nazis par des convois de train organisés par un Britannique, Nicholas Winton.