Petra Kvitová, une nouvelle étoile est née
Petra Kvitová est devenue, samedi, la troisième joueuse tchèque de l’histoire et la cinquième Tchèque, hommes et femmes confondus, à remporter le tournoi de Wimbledon. Un moment fort en émotions pour la principale concernée comme pour le public et les observateurs, surpris par le talent mais aussi la simplicité de Petra Kvitová.
« Je savais que ce serait difficile psychologiquement. Mais je m’y étais préparée, car j’aime beaucoup les finales. J’avais très envie de jouer et peu importait que ce soit la finale de Wimbledon. Et quand je suis arrivée sur le court, toute la nervosité a disparu. J’ai fait abstraction du contexte. Cela m’a permis de me concentrer sur le match. Je savais comment Maria Sharapova allait jouer et qu’il me faudrait être plus agressive et plus rapide qu’elle. Je savais aussi que le service et le retour seraient les clefs du match. Mais je pense que j’ai bien retourné. Le service de Sharapova ne m’a pas posé trop de problèmes Elle m’a mis quelques aces, bien sûr, mais elle a fait aussi une double faute qui m’a permis de remporter le premier set. De mon côté, je n’ai pas toujours très bien servi, mais je ne peux pas non plus vouloir être parfaite à 100 % dans un match comme celui-là. »
Sans être parfaite à 100 %, Petra Kvitová a néanmoins marqué les esprits par la qualité de son jeu et son comportement sur et en dehors du court. Et d’abord les esprits de ses deux devancières tchèques au palmarès, Jana Novotná et Martina Navrátilová, présentes dans la loge royale samedi. A l’issue de la finale, Navrátilová, pour qui le Center Court de Wimbledon restera toujours le jardin, a affirmé qu’aucune autre joueuse ne l’avait jamais autant émue que Petra Kvitová, « une des rares filles à me considérer comme son idole ». Inversement, Petra Kvitová n’a pas caché non plus son émotion quand elle a croisé la légende Navrátilová :« Je suis allée voir si mon nom était bien gravé sur la plaque où figurent tous les vainqueurs du tournoi. C’est là que j’ai rencontré Jana Novotná et Martina. Nous nous sommes étreintes et je dois avouer que j’ai versé une petite larme surtout quand Martina m’a serrée dans ses bras. »
Ce n’est peut-être qu’à ce moment-là que Petra Kvitová a enfin réalisé la portée de sa performance. Car en conférence de presse quelques minutes encore auparavant, sous le flot des questions de journalistes étrangers désireux d’en savoir plus sur cette jeune fille arrivée si vite au sommet, la Tchèque ne faisait assurément pas preuve de la même assurance que sur le court :« Non, je ne réalise pas encore vraiment. Après la balle de match, je ne savais pas comment réagir, je n’étais pas sûre d’avoir bien gagné. A vrai dire, je me sens comme avant ou pendant la finale, même si je suis bien entendu un peu plus heureuse. »
Ce sentiment de bonheur après une grande victoire, Petra Kvitová, désormais 7e meilleure joueuse mondiale, pourrait le revivre encore de nombreuses fois dans les prochaines années. Car depuis samedi et la conquête de son premier titre du Grand Chelem, les journalistes tchèques ne sont plus les seuls à se demander où s’arrêtera Petra Kvitová, nouvelle préférée de son idole Martina Navrátilová.