Les négociations entre les partis de la coalition gouvernementale encore dans l’impasse
Les dirigeants des partis de la coalition gouvernementale tchèque se sont réunis, ce dimanche, pour mettre fin à la crise gouvernementale qui s’éternise et pour discuter de potentielles modifications de leur programme pour la période à venir. Une fois de plus, les trois membres de la coalition, le Parti civique démocrate ODS, le parti TOP 09 et le parti Affaires publiques ont cherché à concilier leurs positions et à minimiser les divergences, une fois de plus ils ont quitté la table des négociations sans signer un additif à l’accord de coalition et une fois de plus Affaires publiques menace de quitter le gouvernement.
« Le problème clé pour nous, après que nous avons obtenu deux milliards pour améliorer la situation des instituteurs, a été qu’on respecte aussi la promesse des quatre milliards pour les instituteurs dans l’accord de coalition pour l’année prochaine. Ce qui est également tout à fait essentiel pour nous, c’est de ne pas laisser des routes en mauvais état et des autoroutes inachevées, parce que cela nuit à la compétitivité de ce pays. »
Les deux autres partenaires de la coalition refusent d’accepter de telles revendications. Le chef du TOP 09 Karel Schwarzenberg est allé jusqu’à condamner publiquement les méthodes de négociation utilisées par Affaires publiques et les a qualifiées de chantage :
« Malheureusement, le parti Affaires publiques n’a pas de programme bien défini et il le remplace par des revendications qui ne forment pas un ensemble cohérent. Je pense que la coalition ne peut pas être toujours détournée du travail normal et cette situation ne crée pas une base solide pour le travail d’un gouvernement régulier. J’ai donc demandé à Monsieur le Premier ministre de suspendre les négociations. Nous considérons les négociations sur la déclaration politique du gouvernement comme terminées. »Selon le premier ministre et chef de l’ODS Petr Nečas, son parti considère l’accord de coalition existant comme valable et le respecte de même que la déclaration politique du gouvernement. L’ODS est donc prêt à signer les points du programme où les négociateurs se sont mis d’accord mais les pourparlers ne devraient pas se prolonger indéfiniment :
« Inutile de poursuivre les négociations sur les points où le consensus n’a pas été trouvé par les représentants des trois partis. Nous sommes prêts à nous entretenir encore sérieusement sur ces choses avec nos partenaires mais la continuation infinie des pourparlers sur les revendications qui changent toujours serait pratiquement inutile.»
Et le premier ministre de souligner que les trois partis se sont déjà mis d’accord sur 99 % des points et qu’il ne faut plus ouvrir ces questions. Selon ses paroles, si le parti de Radek John désire quitter la coalition, personne ne le forcera à y rester. Avant le début des négociations, la presse a beaucoup spéculé sur un éventuel remaniement ministériel, remaniement exigé par Affaires publiques. Cette question qui n’a même pas encore été abordée constituera sans doute un autre problème litigieux et un nouveau risque pour la cohésion de la coalition gouvernementale.
Toujours est-t-il que les trois membres de cette coalition, s’ils veulent vraiment réaliser les réformes envisagées, n’ont d’autre possibilité que de rester ensemble même au prix de certaines concessions. L’opposition et une partie de la presse estiment d’ailleurs que leurs négociations tumultueuses ne sont qu’une comédie qu’ils jouent pour ne pas perdre leur électorat.