Le 66e Printemps de Prague rend hommage à Gustav Malher

Photo: CTK

Les amateurs de musique classique n’ont certainement pas manqué le début de l’un des plus prestigieux festivals du genre. Le 66e Printemps de Prague a en effet débuté jeudi. 43 concerts de grands interprètes, d’orchestres symphoniques et de chambre, et sept opéras sont au programme de cette édition qui s’achèvera le 4 juin prochain par un concert de la Philharmonie de Berlin.

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Comme le veut la coutume, le festival s’est ouvert sur le cycle de poèmes symphoniques « Ma Vlást » - « Ma patrie », le chef-d'œuvre de Bedřich Smetana interprété cette année par l’Orchestre symphonique du Conservatoire de Prague avec Jiří Bělohlávek à la baguette. Cette tradition a une certaine histoire, puisque, en 1990, Rafael Kubelík, l’un des deux fondateurs du festival en 1946, peu après la libération de la Tchécoslovaquie, dirigea cette composition après un exil de plus de quarante ans.

C’est le compositeur Gustav Mahler, né dans la région de Vysočina, qui est à l’honneur cette année, à l’occasion du 100e anniversaire de sa mort. Sa 8e symphonie sera jouée le 18 mai prochain, devant un public certainement très nombreux, puisque le concert aura lieu à l’O2 Arena d’une capacité de 17 000 places. Bien qu’aussi appelée « Symphonie des mille », il ne faudra cependant pas compter sur la présence de 1 000 musiciens, comme le note Roman Bělor, le directeur du festival international du Printemps de Prague :

Jiří Bělohlávek et Roman Bělor,  photo: CTK
« On ne va pas s’approcher de ce chiffre de mille, mais on n’en sera pas si loin, puisqu’il y aura 486 exécutants, y compris le chef d’orchestre. »

Les connaisseurs de musique classique ont répondu présent. La plupart des spectacles sont en effet déjà complets. Il reste cependant nombre de concerts intéressants à découvrir et ceux qui cherchent des places en trouveront. Roman Bělor revient sur l’enthousiasme du public pour la programmation proposée :

« Cette fois-ci, les gens ont exprimé un grand intérêt pour les représentations de la Philharmonie de New-York, mais aussi pour les concerts donnés par l’Orchestre symphonique de San Francisco. Mais le concert qui a probablement suscité le plus grand engouement est celui de la Philharmonie de Berlin, parce que leur venue à Prague est relativement rare, et donc précieuse. Et aussi, le fait qu’ils jouent précisément la 6e Symphonie de Gustav Mahler est très intéressant. »

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Les festivités n’en resteront pas là. Le conservatoire de Prague profite en effet de cette édition pour célébrer l’anniversaire de son bicentenaire. Pour ses élèves, le premier honneur a d’abord été, bien entendu, de pouvoir ouvrir le festival. Václav Lukš, le chef d’orchestre et directeur artistique du Collegium 1704, un orchestre baroque, revenait, la vieille du concert, sur cette belle opportunité offerte aux jeunes musiciens :

« Participer à un évènement comme le concert inaugural du Printemps de Prague constitue un but au prix inestimable. Et quand on a tout à coup l’occasion de s’asseoir seul sur scène et de se tenir devant un maître, le chef d’orchestre Bělohlávek, alors c’est un évènement, et je pense que personne parmi ceux qui seront assis demain, ne pourra l’oublier. »

Cette 66e édition du Printemps de Prague offrira, à n’en pas douter, de nombreux autres moments de grâce à ceux qui auront la chance d’y participer, musiciens comme spectateurs.