« Pouta », une histoire sombre sur la Tchécoslovaquie communiste, a triomphé aux Lions tchèques
Le drame psychologique « Pouta » (Les liens) du réalisateur Radim Špaček, 38 ans, a été proclamé meilleur film de l’année 2010, samedi soir, lors de la cérémonie de remise des Lions tchèques. Les prestigieux prix cinématographiques, équivalent des Césars en France, ont été décernés pour la 18e année consécutive par l’Académie tchèque du cinéma et de la télévision, composée des professionnels du cinéma. Il n’est pas sans intérêt que le choix de l’Académie se soit porté sur le même film que celui des critiques tchèques : en janvier dernier, lors de la première édition des Prix de la critique, le film « Pouta » a également raflé cinq récompenses, dont celle du meilleur film.
Le film « Pouta » a donc reçu cinq Lion tchèques : celui du meilleur film, de la réalisation, du scénario, de la caméra, ainsi que le prix du meilleur rôle masculin, attribué à Ondřej Malý, comédien du Théâtre Klicpera de Hradec Králové.
Parmi les autres films récompensés : « Mamas & Papas » de la réalisatrice Alice Nellis, avec le trophée de la meilleure actrice pour Zuzana Bydžovská, « Přežít svůj život » (Survivre à sa vie) pour le travail plastique de Jan Švankmajer, ou encore un autre film d’animation, le dernier long-métrage de Jan Svěrák « Kuky se vrací » (Kuky est de retour). Le long-métrage « Občanský průkaz » (Carte d’identité) d’Ondřej Trojan, également favorisé et nominé en onze catégories, est reparti bredouille... La réalisatrice Helena Třeštíková a reçu le Lion tchèque du meilleur documentaire, pour un portrait sur quinze ans d’une toxicomane, « Katka ». Ce documentaire a déjà été auréolé par de nombreux prix en République tchèque et à l’étranger. Helena Třeštíková se spécialise dans les documentaires filmés sur plusieurs années. On écoute le monteur de ses films Jakub Hejna :« Ce qui est très important, c’est qu’avec Helena, nous définissons d’abord le thème principal du film. En fonction de cela, nous choisissons les scènes intéressantes, nous montons le film de façon à mettre en évidence ce thème-là. Chez ‘Katka’, le thème s’impose : tout le monde pense que c’est un film sur les drogues et la dépendance. Bien sûr. Mais nous nous sommes dits : ‘nous allons plutôt faire un film sur une vie et une maternité manquées.’ A partir de cette idée-là, nous avons construit le film. »Retrouvez Jakub Hejna dans le prochain numéro de Culture sans frontières, consacré donc, entre autres, au montage des films. A noter aussi que le film « Pouta » est ressorti, cette semaine, dans les salles en République tchèque.