Recherche difficile d’un consensus sur le nouveau directeur de la police nationale
Après la démission du directeur de la police nationale tchèque Oldřich Martinů, le ministère de l’Intérieur doit choisir son successeur. Il semble cependant que trouver une personnalité qui serait capable d’assainir les forces de l’ordre, de résister aux pressions politiques et qui serait acceptable en même temps pour tous les partis de la coalition gouvernementale soit un exploit quasi impossible.
« Tous les candidats seront soumis à des examens psychologiques, ils seront interrogés par les membres de la commission et seront également examinées leurs connaissances en langues. Evidemment la commission évaluera les capacités de différents candidats, mais aussi leurs conceptions et les résultats des examens et des tests. »
Pour l’instant ne sont connus que deux candidats à ce poste – le directeur adjoint de la police nationale Ivan Bílek et le vice-ministre de l’Intérieur Viktor Čech. D’autres personnes intéressées pourront encore présenter leur candidature jusqu'au 10 janvier. Parmi les membres de la commission, il y aura des chefs de section du ministère de l’Intérieur, une psychologue et même deux anciens ministres sociaux-démocrates de l’Intérieur František Bublan et Martin Pecina dont la participation n’est cependant pas encore sûre. Les représentants de la social-démocratie, parti principal de l’opposition, n’aimeraient pas être relégués aux rôles de figurants dans une commission dominée par des membres liés aux partis de la coalition gouvernementale. Cependant la commission ne fait pas l’unanimité même au sein de la coalition et elle est critiquée notamment par le Parti civique démocrate qui voit d’un mauvais œil l’influence croissante du parti Affaires publiques au ministère de l’Intérieur. Les objections de l’ODS ont été formulées par Alexandr Vondra, vice-président du parti et ministre de la Défense :« Le Parti civique démocrate ODS craint une trop grande influence du ministre des transports Vít Bárta en tant qu’ancien manager de la société de sécurité privée ABL et l’influence de cette société sur la situation dans la police de République tchèque. Et c’est aussi à cause de cela que nous considérons comme absolument essentiel de trouver un consensus pour créer l’Inspection générale des forces de sécurité. »
L’homme politique visé par ces déclarations, Vít Bárta, n’a pas tardé à réagir aux objections formulées par le vice-président de l’ODS en les qualifiant d’insensées :
« Je suis très content que pour la première fois dans l’histoire de la République tchèque le ministère de l’Intérieur choisisse le directeur de la police nationale d’une façon tout-à-fait ouverte et transparente et non pas à huis clos, mais confie cette décision à une commission de dix spécialistes. Je constate que je n’ai de relations personnelles avec aucun des dix membres de cette commission. »Quoi qu’il en soit, la recherche du nouveau directeur de la police a bel et bien commencé. Selon le ministre Radek John, le nouveau directeur doit être un expert, un manager de crise d’une grande intégrité personnelle et politiquement indépendant. Il est évident que trouver une personne remplissant toutes ces conditions et acceptable pour tous sera extrêmement difficile. Le ministre aimerait pourtant nommer le nouveau directeur dès la mi-janvier.