Quand les adolescents agressent les enfants
Un fait divers pas comme les autres a semé l’effroi, samedi, dans la ville d’Ostrava. Trois enfants, âgés respectivement de neuf, treize et quatorze ans, ont été victimes d’une agression violente, dont deux adolescents sont soupçonnés d’être les auteurs. La violence de l’acte a réanimé la discussion sur la délinquance juvénile en République tchèque.
L’événement s’est déroulé samedi après-midi, à des endroits différents d’un des quartiers périphériques d’Ostrava, ville minière située dans le nord de la Moravie. Les trois enfants, qui ne possèdent aucun lien commun et qui ont été successivement attaqués au couteau, ont subi des blessures graves au cou, au ventre, à la tête. Leur état de santé a été depuis stabilisé et leurs vies ne sont plus en danger. Deux adolescents âgés de moins de dix-huit ont été arrêtés par la police peu après leur agression.
Darina Majková, porte-parole de la police d’Ostrava :
« Vu la gravité des faits, c’est la police criminelle du district qui a pris l’affaire en charge pour ouvrir une enquête pour tentative de meurtre en tant que crime d’extrême gravité. Les interrogatoires des deux personnes arrêtées sont en cours. »
Les motifs de cette agression qui a bouleversé l’opinion publique dans tout le pays demeurent pour l’instant méconnus. D’après les informations publiées dans la presse, certaines vidéos mises sur le web par les deux jeunes délinquants peuvent pourtant en dire long sur leur caractère et sur leurs positions, car il s’agit de morceaux de rap accompagnés de textes basés sur la vulgarité et l’agressivité. « Chaque chose en son temps et vous n’avez qu’à patienter pour obtenir ce que vous méritez… », affirme l’interprète d’une des chansons qui se réfèrent obsessionnellement à l’image du couteau.
Les dernières données statistiques de la police et du parquet sont pourtant prudemment optimistes, car le nombre d’actes criminels commis par les enfants et les jeunes en République tchèque est en baisse : 5 339 actes criminels en 2009, soit quelque 675 de moins que l’année précédente. Ceci dit, la gravité et la violence des faits augmentent au fur et à mesure. En 2009, par exemple, des jeunes de 15 et 18 ans ont commis cinq meurtres, seuls ceux étant élucidés par la police étant bien entendu pris en compte. Le nombre de cambriolages commis est également en hausse.