Václav Klaus s’en prend à la Cour constitutionnelle et à la législation européenne
Ce n’est que pour la deuxième fois depuis le début de son premier mandat présidentiel en 2003 que Václav Klaus a pris la parole devant la Chambre des députés tchèques. Comme il fallait s’y attendre son discours prononcé dans la matinée de ce mardi a donc suscité une grande attention des médias.
« Les deux partis les plus forts des vingt dernières années à gauche et à droite de la politique tchèque ont été considérablement affaiblis ce qui a permis à de nouveaux partis d’obtenir un très fort mandat. Pour la première fois depuis presque deux décennies, les partis de la coalition gouvernementale disposent d’une très forte majorité parlementaire ce qui peut leur permettre de gouverner d’une façon plus tranquille et ainsi apporter la stabilité qui est si nécessaire à ce pays. »
Et le président de constater avec satisfaction qu’au cours des premiers mois du mandat du nouveau gouvernement, il y a eu moins d’invectives personnelles et de vulgarismes entre les responsables politiques, ce qui pourrait se refléter positivement, comme il l’espère, dans le travail des députés.
Cependant, ces élections ont également été marquées, d’après le président, par la décision de la Cour constitutionnelle qui n’avait pas autorisé la tenue des élections anticipées au printemps 2009, décision qui, à son avis, n’était pas politiquement neutre :
« Il n’y a pas de doute que si les élections avaient eu lieu à la date fixée par le législateur, leurs résultats auraient été différents. (…) Nous ne devons pas admettre que la Cour constitutionnelle, au lieu d’interpréter la Constitution, intervienne arbitrairement dans la loi fondamentale de notre pays et modifie, en dehors de ses compétences, les lois constitutionnelles. »
Le président est convaincu que le Parlement, cet organe fondamental de la démocratie, doit défendre et imposer son autorité. C’est pourquoi, sur l’avis de Václav Klaus, la Chambre des députés devrait redéfinir les compétences de la Cour constitutionnelle dans le cadre de notre système parlementaire. Il ne faut pas permettre à cette institution de fonctionner comme la troisième chambre du parlement dont les décisions seraient incontrôlables. Et selon Václav Klaus le parlement devrait s’émanciper également vis-à-vis de l’Union européenne :« Nous ne devrions pas accepter non plus que notre parlement ne soit que le vecteur des intérêts, directives ou lois qui ne sont pas nés directement des besoins de nos électeurs et qui ne reflètent pas leurs intérêts authentiques. J’ai à l’esprit la transposition mécanique de la législation et des directives de l’Union européenne et surtout des parties qui ne concernent pas l’espace européen commun mais qui d’en haut et souvent d’une façon extrêmement insensible interviennent dans les compétences souveraines de la République tchèque et les intérêts de ses citoyens. »
Au terme de son discours le Président Václav Klaus a exhorté les députés à entreprendre la réforme des finances publiques, ce qui est, à son avis, la réforme du rapport entre l’Etat et le citoyen. Selon le président il faut relever ce défi et poser ainsi les fondements de la prospérité de la République tchèque dans l’avenir.