La Tchéquie prend la présidence tournante de la décennie pour l’intégration des Roms

Lancée il y a cinq ans, la décennie de l’intégration des Roms est la première initiative multinationale ayant pour objectif de lutter contre l’exclusion, la pauvreté et les discriminations subies par les communautés roms de douze pays européens. Depuis le 1er juillet dernier, et pour un an, la République tchèque assure la présidence de ce programme.

Née en 2003 après une conférence organisée à Budapest sur le thème des « Roms dans l’Europe élargie : un défi pour l’avenir », l’initiative a réussi à rassembler la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Croatie, la Macédoine, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, l’Espagne, la Serbie et le Monténégro ; douze Etats prêts à s’unir pour améliorer la condition des populations roms dans leur pays – des populations confrontées à de nombreuses difficultés, notamment en matière d’éducation, de logement, de santé et d’emploi.

La décennie pour l’intégration des Roms est soutenue par une pléiade d’organisations internationales, à commencer par la banque mondiale et l’Open society. Gabriela Hrabaňová est directrice du bureau du conseil gouvernemental tchèque pour les Affaires roms :

Gabriela Hrabaňová
« Il s’agit d’un engagement politique d’une douzaine d’Etats. Le fait que les représentants de ces Etats se réunissent régulièrement leur donne la possibilité de résoudre les problèmes classiques de l’intégration des Roms, soient la pauvreté, l’exclusion sociale et les discriminations. Peut-être que cela peut paraître vague, mais il est important que ces Etats partagent leurs expériences nationales. Chaque Etat a un programme propre qu’il doit mettre en œuvre pendant cette décennie. »

A l’occasion de la 18ème réunion du comité directeur de la décennie, la République tchèque a pris le relais de la Slovaquie et est devenue présidente de cette initiative, cinq ans après le début de l’opération, ce qui permet déjà de faire un bilan de mi-parcours. Gabriela Hrabaňová :

« Dans chaque pays, il y a évidemment déjà des résultats. En République tchèque, nous pouvons êtres fiers de notre loi anti-discrimination. Le médiateur de la République a également donné des indications en ce qui concerne le logement, dont les maires pourraient s’inspirer. La banque mondiale nous a fait une grande étude sur l’emploi des Roms et nous avons fondé un conseil qui peut faire des recommandations sur les solutions à apporter sur l’intégration des Roms. »

Karel Holomek,  photo: www.vlada.cz
Cinq priorités ont été définies par la République tchèque pendant sa présidence de la décennie de l’intégration des Roms. Elle devrait se focaliser sur des politiques d’intégration en matière d’éducation, une amélioration du bien-être et des droits des enfants, une meilleure intégration des femmes, ainsi que sur l’image des Roms dans les médias et l’implantation de politiques d’intégration au niveau local et régional.

L’activiste rom Karel Holomek a été désigné ambassadeur de la présidence tchèque de cette initiative. Le 1er juillet dernier, jour de sa nomination, il s’est plaint du peu d’intérêt que les hommes politiques tchèques accordent aux problèmes des communautés roms. Il a par ailleurs fait remarquer qu’aucun ministère des droits de l’homme et des minorités n’a été prévu dans le prochain gouvernement et que la situation des Roms tchèques n’a même pas été abordée pendant les négociations entre les trois partis de la future coalition.