Petr Nečas nouveau premier ministre tchèque
A 45 ans, Petr Nečas est devenu le neuvième premier ministre que connaît la République tchèque depuis sa création en 1993. Il a été officiellement nommé ce lundi matin par le président de la République, Václav Klaus, qui a tenu à souligner qu’il s’agissait déjà du sixième chef de gouvernement qu’il désignait depuis le début de son mandat présidentiel, en 2003.
« En la personne de Petr Nečas je nomme quelqu’un que je connais et que j’estime. Je me souviens bien de la première fois où je l’ai rencontré lors d’un meeting électoral en 1992. Déjà à l’époque il m’était apparu comme un jeune plein d’espoirs, et il vient de parvenir à la tête d’un gouvernement. (...) M. le premier ministre, je vous souhaite de pouvoir former un gouvernement le plus tôt possible et de réussir avec lui devant le parlement. »
Le Parti civique démocrate (ODS) de Petr Nečas dispose avec les partis TOP 09 et Affaires publiques d’une confortable majorité de 118 députés sur les 200 que compte la chambre basse du parlement tchèque. Même si ces trois partis semblent avoir quelques difficultés à se répartir les portefeuilles ministériels dans le futur gouvernement Nečas, ils se sont déjà entendus sur un projet de coalition dans le but de former un « gouvernement de responsabilité budgétaire et de respect du droit ». Le nouveau premier ministre tchèque a indiqué qu’il espérait que les négociations seraient terminées le 7 juillet. Voici ce qu’il a déclaré juste après sa nomination, au Château de Prague :« Ce pays a besoin d’un gouvernement stable, d’un gouvernement actif qui va réellement travailler sur les problèmes fondamentaux que risquent le pays. C’est d’abord la question budgétaire : nous devons travailler activement pour élaborer le budget public pour l’année prochaine et les suivantes. Les citoyens attendent du travail de ce gouvernement et pas des chamailleries politiques. Je veux vous assurer que c’est également mon objectif. »
Même si Petr Nečas vient d’être nommé nouveau premier ministre, il n’a pas encore de gouvernement et c’est le premier ministre démissionnaire Jan Fischer qui est encore chargé de l’expédition des affaires courantes jusqu’à la prochaine nomination des nouveaux ministres.
Il devrait y avoir une quinzaine de portefeuilles ministériels à distribuer. La distribution ne se fait pas sans heurts entre les trois formations qui négocient au sein de ce qu’ils ont voulu nommer le « K9 », le cercle de négociateurs où trois personnes représentent chacun des trois partis. Ce week-end, c’est le parti Affaires publiques qui a posé un ultimatum en menaçant de ne pas faire partie de la future coalition si son leader, Radek John, n’était pas nommé ministre de l’Intérieur.Le très prisé ministère des Finances devrait sans surprise revenir à Miroslav Kalousek, celui des Affaires étrangères à Karel Schwarzenberg. Et selon la télévision publique c’est à Alexandr Vondra que pourrait revenir le ministère de la Défense. Les noms des potentiels ministrables devraient continuer à circuler et à changer pendant encore plusieurs jours.