Confiance renouvelée pour un gouvernement fragile
Ce qu’il reste de l’ancienne coalition gouvernementale tripartite a obtenu la confiance, vendredi dernier, du Parlement. 105 des 198 députés ont voté en faveur du gouvernement fragilisé de Petr Nečas et de sa politique d’austérité visant d’abord à consolider les finances publiques. Il n’y aura donc pas d’élections législatives en juin prochain.
Toutefois, le gouvernement affirme également vouloir désormais mettre l’accent sur les mesures favorisant la croissance économique. Samedi, lors d’une conférence de réflexion du Parti civique démocrate (ODS), principale formation de la coalition, le Premier ministre a ainsi rappelé quelques-unes de ces mesures, comme par exemple la baisse du taux d’imposition des entreprises qui coopéreront avec les écoles supérieures ou encore le partage des emplois. Par ailleurs, Petr Nečas a rejeté l’idée défendue ces derniers temps par les syndicalistes selon laquelle la situation économique de la République tchèque serait inquiétante :
« Si la situation de la République tchèque était si mauvaise, cela aurait des conséquences sur la crédibilité du pays auprès des institutions étrangères et sur les marchés financiers. Mais nous ne nous portons pas si mal en Europe, c’est même précisément le contraire. Nous avons une monnaie relativement forte et les taux de nos obligations sont parmi les plus faibles. Nous avons, en outre, un taux de chômage et un déficit public relativement faibles. »Selon la Banque centrale tchèque, les différentes mesures de rigueur budgétaire adoptées par le gouvernement, qui suscitent des remous sociaux de plus en plus importants, devraient réduire de 0,4 point la croissance économique de la République tchèque ; un taux proche de la stagnation est prévu par différentes institutions, parmi lesquelles le ministère des Finances. Le Premier ministre considère néanmoins le résultat du vote de confiance des députés vendredi, comme une forme de soutien aux réformes entreprises par le gouvernement.
Cet avis, bien entendu, n’est pas partagé par l’opposition de gauche, notamment par le Parti social-démocrate (ČSSD), en haut des sondages depuis plusieurs mois. Le leader des sociaux démocrates Bohuslav Sobotka estime en outre que ces réformes qu’il qualifie de chaotiques sont menées au détriment d’une grande majorité de la population.Même si elle a obtenu une confiance renouvelée qui devrait désormais lui permettre de travailler un peu plus sereinement, la coalition gouvernementale reste fragile. Si l’ODS et TOP 09, les deux partis de droite, en restent l’épine dorsale, la division du parti centriste Affaires publiques, dont seule la faction dissidente est restée au sein du gouvernement, laisse déjà entrevoir des débats animées et des prochains votes particulièrement serrés à la Chambre des députés ; et ce, d’autant plus que la vague de contestation sociale devrait s’amplifier dans les prochaines semaines. De nouvelles manifestations massives et autres grèves des transports ont été annoncées par les syndicats.