Démission du président de la Chambre des Députés, touché par un scandale

Miloslav Vlček, photo: CTK

A un mois des élections législatives, c’est le jeu des chaises musicales à la tête des partis politiques. Après le départ de Mirek Topolánek de la direction de l’ODS, c’est au tour de Miloslav Vlček, le président de la Chambre des Députés, membre du parti social-démocrate, de donner sa démission suite à la révélation d’un scandale le concernant.

Miloslav Vlček,  photo: CTK
C’est un lancement de campagne électorale un peu particulier pour le parti social-démocrate : jeudi, le chef de file du ČSSD, Jiří Paroubek en a donné le coup d’envoi en annonçant la démission d’un de ses membres Miloslav Vlček, président de la Chambre basse du parlement, également député de la région d’Olomouc, précisant qu’il retirait dans le même temps sa candidature pour les législatives du 28 et 29 mai.

Mercredi, Miloslav Vlček avait admis avoir enfreint la loi en remboursant en espèces un emprunt d’un million de couronnes effectué auprès de son ancien assistant. Or en République tchèque, tout transfert d’espèces est illégal dès lors que la somme dépasse 500 000 couronnes.

A un mois à peine des législatives, ce scandale fait dire à certains que la fuite est volontaire. Miroslav Korecký, commentateur de l’hebdomadaire Týden :

« Dans tous les cas, c’est clair que c’est une ‘sortie’ préélectorale. Après la question est de savoir si ça vient de l’opposition ou bien de l’intérieur même du parti. Je pense quand même que ça vient d’en face. J’ai dû mal à imaginer que quelqu’un au sein du CSSD manigance, juste avant les élections, le plan de faire sauter le plus haut fonctionnaire en poste issu de son propre parti, de faire annuler une candidature dans une région et de fragiliser la campagne. »

Photo illustrative: Barbora Kmentová
Mais évidemment le doute subiste. Cette affaire n’est pas le premier scandale qui touche le député CSSD : auparavant, il avait également été accusé d’avoir joué de son influence personnelle pour faire approuver à la chambre basse une subvention de 25 millions de couronnes pour la construction d’un centre sportif à but non lucratif dans la région de Harrachov. L’argent aurait finalement été utilisé pour la construction d’un hôtel de luxe, et il serait actuellement en vente pour 120 millions de couronnes.

Départ du leader de la droite Mirek Topolánek de la présidence de l’ODS début avril, démission du social-démocrate Miloslav Vlček fin avril. En pleine période préélectorale, ces départs de personnalités politiques importantes font l’effet d’une mini bérézina au sein des deux principaux partis politiques. Ceux-ci sont souvent critiqués pour la légèreté avec laquelle ils traitent les scandales qui touchent leurs membres, mais pour le commentateur de Týden, Miroslav Korecký, ces deux démissions ne signifient pas pour autant un sursaut de moralité :

Miroslav Korecký
« Je n’y verrais pas spécialement une avancée dans le sens où les partis, soudain, exigeraient de leurs membres qu’ils soient dignes de foi. Il s’agit de deux cas extrêmes, dans le cas de Mirek Topolánek, ses sorties étaient de plus en plus incontrôlables. Dans le cas de Miloslav Vlček, il y a une escalade de ses scandales un peu ridicules, ou plutôt assez bizarrement gérés. »

Miloslav Vlček s’était retrouvé à la tête de la Chambre des Députés en 2006, une situation qui à l’époque, en pleine crise gouvernementale et parlementaire, devait être temporaire mais qui s’était poursuivie jusqu’à aujourd’hui.

Désormais et jusqu’aux prochaines législatives, c’est la vice-présidente de la chambre des Députés, Miroslava Němcová, du parti civique-démocrate (ODS) qui assumera les fonctions de Miloslav Vlček.