Chasse au renard : le président de la République a pris le parti des renards

Le président de la République, Václav Klaus, vient d’opposer son premier veto à un projet de loi au début de son second mandat. Il s’agit de la loi sur la protection des animaux, en particulier d’un passage sur la chasse au renard par le terrier, une race de chiens utilisée pour débusquer le renard.

Le projet de loi refusé par le chef de l’Etat a déjà suscité la controverse entre les deux chambres du Parlement. Alors qu’il a été voté à la Chambre des députés, le Sénat était résolument contre. Pourtant, les députés ont réussi à le faire passer et l’avenir de la loi dépendait donc du président de la République. Václav Klaus a décidé de s’engager dans la protection des renards. Pourquoi ? Parce que le projet de loi en question traite aussi d’une méthode d’entraînement des chiens de chasse, plus précisément des terriers.

Un terrier, comme son nom l’indique, est un chien destiné à chasser le renard de son terrier, de sa tanière afin que les chasseurs puissent éventuellement le tirer après. Pour cela, le terrier doit être entraîné dès son jeune âge à ce qu’on appelle le déterrage du gibier qui vit sous terre, principalement le renard. La loi, jusqu’à maintenant et dans le respect des normes européennes, ne permet pas le contact direct entre le chien et le renard lors du déterrage. Cela veut dire que dans un terrier artificiel, les deux bêtes sont séparées par une grille. Les chasseurs argumentent en affirmant que cela met en danger la vie des chiens, car ils auraient tendance ensuite à refuser la lutte avec le renard ou à se rendre. En outre, les blessures sont quand même fréquentes lors de l’entraînement au déterrage sans contact, car les deux animaux peuvent se blesser contre la grille ou les parois du terrier artificiel. Les protecteurs des animaux affirment qu’ainsi le renard n’est pas mis en danger et qu’il est aussi moins stressé. En plus, cela devrait suffire à l’entraînement du chien.

Pourquoi le président a-t-il opposé son veto ? Parce qu’une discussion plus large n’a pas eu lieu. Il a écrit au président de la Chambre des députés, Miloslav Vlček : « Ces jours-ci, je reçois un grand nombre de critiques de la part des citoyens et d’organisations professionnelles contre ce projet de loi qui permettrait le déterrage avec le contact entre les deux bêtes. Je pense que le Parlement devrait tenir compte de ces réactions négatives. » Le président est persuadé que les deux Chambres du Parlement devraient encore examiner ce projet de loi, trouver une solution qui ne soulèverait pas une telle vague de critiques et qui serait dans l’intérêt des animaux. Rappelons que selon la Constitution tchèque, le veto du président peut être annulé par un vote à la majorité de la Chambre des députés, vote qui devrait avoir lieu lors de sa séance du mois de mars.