Crise gouvernementale : la situation bientôt débloquée ?

Miloslav Vlcek, photo: CTK

Deux mois et demi après la tenue des élections législatives, la République tchèque ne dispose toujours pas de nouveau gouvernement. La situation de « pat », comme elle a été appelée, c'est à dire de blocage de la scène politique, pourrait toutefois déboucher sur une solution suite à l'élection, lundi, d'un nouveau président de la Chambre des députés.

Miloslav Vlcek,  photo: CTK
Cette élection du député social-démocrate Miloslav Vlcek, qui avait été précédée de six tentatives infructueuses et résulte d'un accord préalable entre les cinq partis ayant accédé au Parlement, va entraîner la démission du gouvernement de Jiri Paroubek, lui aussi social-démocrate, sitôt la fin, ce mardi, de la réunion constituante de la Chambre basse. Mirek Topolanek pourra ainsi être nommé nouveau Premier ministre par le président de la République, Vaclav Klaus. Il reviendra alors au leader du Parti civique démocrate (ODS) vainqueur du scrutin législatif de mettre sur pied un nouveau cabinet qu'il soumettra au vote de confiance des députés. Mais avant cette étape peut-être décisive, de dures négociations se poursuivent en coulisses, comme l'a expliqué Mirek Topolanek à la sortie de l'élection du président de la Chambre des députés :

Mirek Topolanek
« Les discussions portant sur le programme vont encore continuer, mais nous voulons trouver un terrain d'entente le plus tôt possible, c'est-à-dire dans les heures ou jours à venir. Pour cela, nous allons nous efforcer de convaincre les autres partis, plus petits. Tout cela devient de plus en plus compliqué, mais j'espère qu'après le déblocage de la situation à la Chambre des députés, le processus de formation d'un nouveau gouvernement va lui aussi bouger. »

Selon l'accord conclu entre les partis et le chef de l'Etat, l'ODS devrait former un gouvernement minoritaire au sein duquel figureraient également différentes personnalités n'appartenant à aucun bord politique et tolérées par la social-démocratie. La composition de ce cabinet est d'ailleurs un point sur lequel le premier ministre sortant Jiri Paroubek a d'ores et déjà prévenu qu'il porterait une attention toute particulière :

Le premier ministre sortant Jiri Paroubek,  photo: CTK
« Bien entendu, au-delà encore du programme du gouvernement, savoir qui siègera au sein de celui-ci est un élément très important pour nous. Au nom des électeurs de la social-démocratie, il y a, en effet, certains noms que nous ne pouvons pas accepter. »

Si Mirek Topolanek, dont le projet initial de coalition tripartite composée de l'ODS, des chrétiens-démocrates et des Verts n'a pas abouti faute de majorité au Parlement, échouait de nouveau dans la composition d'un nouveau gouvernement, ce droit pourrait alors revenir à Jiri Paroubek, comme le président de la République lui en aurait fait la promesse. A l'inverse, si le cabinet de Mirek Topolanek obtenait la confiance du Parlement, c'est Jiri Paroubek qui deviendrait président de la Chambre des députés, mettant ainsi un terme à un invraisemblable jeu de chaises musicales.