Amnesty International dénonce le commerce d’équipements utilisés comme instruments de tortures
Amnesty International dénonce les entreprises européennes et notamment tchèques qui font commerce d’« équipements de police et de sécurité conçus pour infliger la torture et d’autres types de mauvais traitements ». Dans un rapport intitulé ‘Des paroles aux actes’, Amnesty écrit entre autres que « la République tchèque a autorisé l’exportation d’entraves, d’armes à décharge électrique et d’aérosols de produits chimiques à neuf pays où la police et les forces de sécurité avaient déjà par le passé utilisé des équipements de ce type pour perpétrer des actes de torture et d’autres types de mauvais traitements ».
Dans ce rapport, Amnesty International et l'Omega Research Foundation (ORF) observent que « ces activités persistent malgré l'introduction en 2006 de mesures de contrôle à l'échelle européenne » interdisant « le commerce international d'équipements de police et de sécurité conçus pour infliger la torture et d'autres types de mauvais traitements ». Eva Dobrovolna est la coordinatrice d’Amnesty International à Prague pour les questions de politique internationale :
« Nous percevons bien sûr favorablement le fait que la République tchèque se soit décidée à publier les informations sur les exportations de ce type de produits comme le demande la législation européenne. Cependant, certaines de ces informations ne sont pas rassurantes lorsque l’on regarde certains des pays auxquels ces équipements sont destinés, comme par exemple le Cameroun, le Pakistan, la Mongolie ou la Moldavie. Des pays où nous avons des documents sur les tortures pratiquées directement par les forces de police ou l’armée. » Le ministère tchèque des Affaires étrangères, qui doit donner son accord à toute exportation d’armes ou d’équipements assimilés avant la décision finale du ministère de l’Industrie, affirme avoir respecté les procédures. Mais un des porte-paroles du chef de la diplomatie a concédé à l’agence de presse ČTK que certains des pays mentionnés étaient dans une « zone grise » - des pays dont il est difficile de dire s’ils sont à problèmes ou non.Amnesty International se félicite en revanche que Prague ait décidé d’interdire l’exportation de paralyseurs électriques vers les deux pays à risques que sont l’Azerbaïdjan et l’Iran.