Amnesty International critique la Tchéquie
L'organisation internationale pour les droits de l'homme, Amnesty International, vient de publier, à Bruxelles, un rapport dans lequel elle critique la République tchèque pour des insuffisances dans le contrôle des exportations d'armes.
La critique de la Tchéquie fait partie d'un important rapport d'Amnesty International sur l'exportation de l'armement des pays de l'Union européenne. L'organisation internationale pour les droits de l'homme affirme que le contrôle insuffisant des exportations met en danger la sécurité mondiale. Selon Amnesty International, la Tchéquie exporte de l'armement dans certains pays qui les acheminent, ensuite, vers le Yemen ou le Sri Lanka, par exemple, où les droits de l'homme sont violés. Concrètement, Amnesty International affirme que la République tchèque a permis, en l'an 2000, le transfert d'armements dont elle n'avait plus besoin, comme par exemple, 16 lances-missiles RM-70 et 41 tanks T-55, livrés au Sri Lanka. Le Zimbabwe aurait reçu six lances-missiles RM-70, la même année. En 1999, toujours selon Amnesty International, le gouvernement tchèque aurait permis l'exportation de 106 tanks T-55 au Yemen, alors que le gouvernement polonais avait arrêté ses exportations d'armes vers ce pays, car les tanks, par exemple, se retrouvaient ensuite au Soudan. La question, pour Amnesty International, est de savoir si le gouvernement tchèque peut garantir que les armes exportées ne finiront pas dans des régions du monde où les droits de l'homme sont violés. Cela concerne, aussi, 45 000 pistolets de la Police que le ministère de l'Intérieur a l'intention de vendre dans les années à venir.
Amnesty International appelle l'Union européenne à revoir son Code du commerce de l'armement, à le rendre plus sévère. D'après l'organisation internationale pour les droits de l'homme, les armes sont utilisées contre des civils en Chine, Israël, Colombie, Turkménistan, Inde et Népal. L'Union européenne devrait donc interdire les exportations d'armements vers ces pays. Seule la Chine est l'objet d'un embargo.
A ce sujet, le Sénat tchèque, la chambre haute du Parlement, vient d'adopter l'amendement de la loi sur le commerce extérieur du matériel militaire. Cet amendement permet à l'Etat tchèque de vendre et acheter de l'armement sans intermédiaire, à condition que son partenaire soit aussi un Etat. Cela n'était pas possible, jusqu'à maintenant. La loi devrait conduire à un contrôle plus efficace de la véritable destination des exportations d'armes.