Terminer sa carrière en France comme joueur de hockey sur glace tchèque
En République tchèque, le hockey est le sport national, peut-être plus populaire encore que le football. Le pays produit de nombreux joueurs qui vont ensuite faire évoluer leur carrière dans les championnats américains ou canadiens. Le niveau de jeu en République tchèque est également très bon en championnat et l’équipe nationale tchèque se classe parmi les grandes nations de ce sport. Ce n’est pas le cas de la France qui participe certes ponctuellement aux grandes compétitions de hockey sur glace mais qui n’a pas de tradition nationale comme en République tchèque, à l’exception de quelques villes, notamment dans le nord de la France et dans les Alpes. Et c’est la France qu’a choisi le défenseur tchèque Pavel Kowalczyk, ancien international, pour achever sa carrière.
« Mon agent m’a trouvé cette offre et c’était la plus avantageuse pour moi, aussi bien pour des raisons financières qu’en ce qui concerne les conditions générales qui sont offertes ici. Les conditions sont bonnes. Ce n’est pas comparable à l’Italie et encore moins à l’Angleterre. Elles sont à peu près semblables à celles que l’on a chez nous. Il manque quelques petites choses dans la préparation physique, mais en ce qui concerne le soin des joueurs et la qualité de l’équipement, ces choses fonctionnent très bien. »
Pavel Kowalczyk évolue donc dans le club d’Amiens, qui est un des meilleurs clubs de hockey sur glace en France. Voici comment il considère le hockey dans cette ville :« Amiens a joué de nombreuses finales, a de nombreux titres. Le hockey ici est populaire et ça se voit par le nombre de spectateurs. Ils sont environ 3 000 à venir voir les matchs, Quand on va jouer au club Mont Blanc, il n’y a que 300 spectateurs dans le stade. C’est la plus grosse différence entre les ces clubs de montagne et les villes comme Amiens ou Rouen où c’est ici populaire. Ce sont des villes plus grandes et c’est la raison pour laquelle ça me plait ici. A Amiens, le hockey est très populaire. Dès la première saison, les gens me saluaient dans la rue. Donc je leur rendais ce salut puisqu’en France tout le monde se parle. Il y a beaucoup de promotion autour du hockey ici et c’est la raison pour laquelle les gens nous reconnaissent. »
Naturellement, le niveau de hockey sur glace n’est pas le même qu’en République tchèque mais Pavel Kowalczyk semble satisfait, en comparaison avec d’autres expériences, du circuit de hockey français.
« Bien sûr, on ne peut pas comparer avec la ligue tchèque ou slovaque. Mais comme je l’ai dit, j’ai été en Angleterre et en Italie. Je pense que parmi les pays étrangers, c’est le meilleur niveau que j’ai connu jusqu’à présent. Ici on jour vraiment du hockey. Ce n’est pas comme par exemple en Angleterre où ce sont de jeunes fous canadiens qui veulent se taper dessus mais qui ne jouent pas au hockey. En Italie, il y a peu d’étrangers ou ce sont les plus mauvais donc la qualité n’est pas aussi bonne qu’en France. Je pense que le niveau des cinq ou six premières équipes françaises est plutôt bon, même si ce n’est pas comparable avec la République tchèque ou la Slovaquie. »
Le niveau de jeu est donc meilleur en France que dans d’autres pays d’Europe de l’Ouest. Mais c’est aussi la composition des équipes, grâce aux étrangers, qui fait la différence. Pavel Kowalczyk :
« Bien sur les meilleurs équipes françaises sont celles qui ont des étrangers. Rouen est une équipe qui a neuf ou dix Canadiens, qui ont un bon niveau. Rouen n’a aucun Français, ou peut-être deux. Je ne veux pas dire que les Français sont complètement mauvais mais il est vrai que les joueurs du Canada ou du reste de l’Europe comme moi qui sont plus vieux et qui ne peuvent plus jouer au niveau de la ligue tchèque sont ici au meilleur niveau. »
De nombreux joueurs de hockey étrangers viennent donc finir leur carrière en France. Pavel Kowalczyk ne parle pas de problèmes d’intégration mais reconnaît quelques difficultés d’adaptation linguistique :
« Dans le club il y a quatre Canadiens, un Slovaque, moi qui suis Tchèque et un Finlandais. Le Slovaque est mon meilleur ami ici parce que j’ai des problèmes avec le français. Avec les Canadiens, je n’ai pas de problème parce qu’ils parlent anglais. Presque les trois quarts de l’équipe parle anglais, donc ce n’est pas un problème pour communiquer mais je suis plutôt ami avec le Slovaque, qui m’aide beaucoup par ailleurs pour organiser des choses parce qu’il est ici depuis 10 ans. »La carrière de Pavel Kowalczyk est particulièrement longue, mais à l’image de tous les sportifs de haut niveau, la retraite arrive relativement jeune. C’est pourquoi il réfléchit déjà à ses futurs projets, en République tchèque évidemment.
« Bien sûr, je vais rentrer. Je n’ai pas l’intention de rester ici. Mais tant que j’ai la santé, j’essaierai de jouer le plus longtemps possible. Je n’ai pas d’autre métier que je pourrais faire en République tchèque. Donc je dois jouer et terminer ma carrière ici. Je ne veux pas aller ailleurs, parce que je ne veux pas recommencer dans un autre pays. Donc tant que le club veut de moi ici, je resterai. Puis j’ai un diplôme pour entraîner les groupes C, c’est-à-dire les enfants. Je commence à penser à ce que je ferai en rentrant et en premier lieu j’essaierai de passer le diplôme pour les groupes B, et être assistant entraîneur. Je ne pense pas pour l’instant préparer le diplôme A, pour les professionnels, mais il est vrai que j’aimerais pouvoir utiliser l’expérience que j’ai avec ces 20 années, ces 20 saisons de hockey. »Pavel Kowalczyk devrait signer pour la prochaine saison à Amiens.