Une allégorie musicale de Jan Dismas Zelenka

Photo: Supraphon

Au début du XVIIIe siècle, la musique tchèque est caractérisée par un mélange de polyphonie et d'homophonie. Parmi les musiciens de cette période, on remarque Josef Leopold Dukát, Šimon Brixi et avant tout Jan Dismas Zelenka. Cet élève des Jésuites au collège du Clementinum à Prague, né en 1679, quitte son pays, en 1710, pour s'établir à Dresde, où il restera jusqu'à la fin de sa vie. Il fera quand même quelques voyages à Venise et à Vienne, prendra des leçons chez les compositeurs Lotti et Fux, mais sa musique ne sera pas vraiment marquée par ces influences.

Les œuvres de Jan Dismas Zelenka sont considérées par ses contemporains comme trop sobres et sévères, et la cour de Dresde lui préfère d'autres compositeurs. Mais il jouit de l'estime des grands maîtres, comme Bach et Telemann. Il laissera à la postérité de nombreuses compositions, dont 20 messes, 3 requiems et plusieurs oratorios, ainsi que des suites instrumentales très appréciées. Son art de la polyphonie est basé sur les mêmes principes que celui de Jean Sébastien Bach.

Redécouvert au XXe siècle, Jan Dismas Zelenka ne cesse d'étonner les musiciens et les chercheurs modernes par la rigueur de son style, mais aussi la richesse et la profondeur de son inspiration. C’est ce que nous constatons également en écoutant son oratorio solennel « Sub olea pacis et palma virtutis » (Sous l'olivier de la paix et le palmier de la vertu). Jan Dismas Zelenka a écrit cette allégorie musicale pour le sacre de Charles VI qui s'est fait couronner roi de Bohême. L'enregistrement de cette œuvre monumentale réalisé par plusieurs orchestres réunis sous la direction de Marek Štryncl a été primé à la foire MIDEM de Cannes.