L’oratorio In exitu Israel de Jan Dismas Zelenka, le « Bach tchèque »
Si le compositeur tchèque Jan Dismas Zelenka (1679-1745) laisse derrière lui une œuvre conséquente et reconnue, avec plus de 200 messes, concertos, opéras et autres compositions, les différentes étapes de sa vie restent relativement floues.
Il aura fallu attendre les années 1970 pour qu’un hautboïste suisse redécouvre les œuvres de chambre de Jan Dismas Zelenka, un Tchèque originaire de Louňovice pod Blaníkem, qui a ensuite passé sa vie à Dresde.
En 1945, lors du bombardement de cette ville allemande, les archives contenant les compositions de Zelenka ont brûlé. Longtemps, on a donc pensé que toute son œuvre avait disparu. Mais lorsque Heinz Holliger fait cette découverte totalement inattendue, les experts se mettent à chercher tous azimuts, et aujourd’hui encore, on retrouve encore des pièces étonnantes.
Dans l’émission musicale de ce dimanche, nous écoutons notamment son oratorio In exitu Israel.
Si l’on parle de Jan Dismas Zelenka, souvent considéré comme « l’homologue catholique de Bach », il faut rendre hommage au travail de l’orchestre tchèque de musique ancienne Collegium 1704 et son grand chef Václav Luks.
Jan Dismas Zelenka a écrit un certain nombre d’œuvres remarquables, comme la musique du grand opéra allégorique sur la vie de Saint Venceslas, Sub olea pacis et palma virtutis, des pièces orchestrales et de célèbres sonates en trio. De son vivant, Zelenka était admiré de ses contemporains comme Telemann, ou Bach avec lequel il a échangé. Et pourtant, les informations sur sa vie solitaire, sans femme ni enfants, en grande partie passée comme contrebassiste et compositeur à l’Orchestre de la cour de Dresde, restent parcellaires, l’homme restant dissimulé derrière son œuvre.
Et pourtant Jan Dismas Zelenka ne cesse d’étonner les musiciens et les chercheurs modernes par la rigueur de son style, mais aussi la richesse et la profondeur de son inspiration. D’abord élève des Jésuites au Clementinum à Prague, ce catholique fervent, aîné d’une famille de huit enfants dont le père était organiste, a d’abord été au service du Comte Hartig avant de compléter sa formation à la cour protestante de Dresde, puis à Vienne, auprès de Johann Joseph Fux, et enfin à Venise, où il reçut les leçons d’Antonio Lotti. Compositeur singulier, celui qui a été reconnu en son temps comme un maître du contrepoint effectue, selon les musicologues, une sorte de synthèse entre style italien et allemand.