Terezín en passe de devenir le siège de l'Institut européen de la Shoah

La conférence sur le sort des biens des victimes de l’Holocauste, photo: CTK

La conférence sur le sort des biens des victimes de l’Holocauste s’est terminée mardi avec la signature de la Déclaration de Terezín par les représentants d’une cinquantaine de pays. Retour sur ce dernier événement important de la présidence tchèque de l’Union européenne.

La conférence sur le sort des biens des victimes de l’Holocauste,  photo: CTK
La Déclaration de Terezín constitue un engagement moral, pris par 46 pays, sur un certain nombre de bonnes pratiques, afin de surmonter les disparités préoccupantes qui subsistent encore, 64 ans après la fin de la guerre. Elle a rappelé l’urgence d’améliorer sur le plan économique et social le sort des rescapés de la Shoah encore vivants, et qui, dans plusieurs pays, vivent dans une situation précaire, et par ailleurs, l’importance de poursuivre ou simplement d’entamer, dans certains pays, cette tâche en matière de devoir de mémoire, de restitutions ou compensations pour les œuvres d’art et les biens immobiliers. Stuart Eizenstat était le chef de la délégation américaine à cette conférence :

Stuart Eizenstat,  photo: CTK
« C'est la déclaration la plus complète et la plus poussée concernant les biens de l'Holocauste, elle couvre des points jamais abordés comme les aides sociales aux survivants et la restitution des propriétés privées. Cette déclaration ne lie pas juridiquement les signataires mais elle crée d’importants engagements moraux. Et au XXIe siècle, les réputations nationales peuvent être faites et défaites selon la volonté d’assumer ce que les Etats se sont engagés à faire. Je voudrais rappeler qu’un tiers des survivants de l’Holocauste dans les nations les plus riches du monde vivent à la limite ou sous le seuil de pauvreté, et c’est inacceptable. »

La conférence s’est terminée mardi à Terezín avec une représentation du Requiem du défi, hommage rendu à ceux qui avaient interprété le Requiem de Verdi dans le camp de concentration qu’est devenu Terezín sous l’occupation nazie.

La ville de Terezín cherchait désespérément à devenir le siège d’une université ou d’une institution internationale, car depuis le départ de l’armée il y a quelques années, cette petite commune à l’histoire trop chargée se vidait de ses habitants.

Parallèlement à la déclaration qui porte son nom, l'Union européenne s'est engagée à créer un « Institut européen de la Shoah », dont le siège sera à Terezín et qui assurera le suivi du processus de restitution, encore très embryonnaire en Europe centrale et orientale. Dans la déclaration, les signataires s'engagent notamment à faire le point d'ici à juin 2010 sur les démarches mises en œuvre.