Un espoir pour des usines de porcelaine mises en faillite

L'usine de porcelaine de Karlovy Vary, photo: CTK

La situation des usines de porcelaine de Bohême de l’ouest, mises en faillite à la fin de l’année écoulée, connaît un tournant positif. Après avoir plongé pendant des mois dans la plus sombre période de leur existence, de nouveaux propriétaires résolus à continuer la production viennent d’être trouvés pour quelques-unes d’entre elles. L’espoir que cette branche traditionnelle de l’industrie tchèque ne disparaîtra pas, au profit des marchés asiatiques, prend ainsi des contours réels. A la surprise générale, un homme d’affaires vietnamien est parmi les sauveurs de la porcelaine tchèque.

L'usine de porcelaine de Karlovy Vary,  photo: CTK
Mercredi dernier, la commission des créanciers a trouvé un acheteur pour une importante partie de la célèbre usine de porcelaine de Karlovy Vary. Le nouveau propriétaire est la société Hengis de Plzeň qui se déclare très optimiste quant aux commandes et considère cet investissement comme perspectif. Sa décision de maintenir la production de la porcelaine a mis fin à des mois d’incertitude qui planait au-dessus de près de 800 employés de l’usine. La durée de la procédure est expliquée par l’administrateur des créances de la faillite, Tomáš Čermín, par les délibérations pour le prix qui est finalement plus élevé qu’au départ :

« L’argent est toujours primordial ; dans ce cas précis, il ne s’agissait toutefois pas que de cela : le maintien de l’emploi, de la production et de la tradition n’étaient pas indifférents aux créanciers. »

L’arrangement a été trouvé à la dernière minute car les contrats des employés expirent le 31 mars. Ce délai est trop court pour que le nouveau propriétaire reprenne la production dès le 1er avril. En attendant, l’usine sera en service provisoire, mais la nouvelle direction pense maintenir le maximum de postes. Quant aux salaires qui n’étaient pas versés aux employés depuis le mois de janvier, ils doivent attendre l’adoption de la loi sur l’insolvabilité selon laquelle l’Etat aurait l’obligation de les rembourser. La production devrait recommencer dans le cours du mois de mai. Marcela Dubová, présidente du syndicat de l’usine de porcelaine s’en félicite :

Photo: CzechTourism
« Même s’il fallait attendre un mois ou plus, les gens attendront, car personne ne veut perdre son travail. »

Une autre bonne nouvelle a été annoncée la semaine précédente : l’usine de fabrication de la traditionnelle porcelaine rose, Chodov, a trouvé elle aussi un nouveau propriétaire qui est la société Epiag Lofida, déjà implantée à Dalovice où elle emploi 70 femmes dont une cinquantaine sont des Vietnamiennes. Un homme d’affaires vietnamien, Huu Loi Nguyen, est, en effet, le propriétaire de cette société qui va sauver l’un des producteurs les plus traditionnels de porcelaine tchèque. Selon le président de la société tchéco-vietnamienne Marcel Winter, l’explication est simple : l’intérêt éminent du marché asiatique pour la porcelaine tchèque. Les activités de M. Nguyen sont selon lui une preuve de ce que la situation de la minorité vietnamienne en Tchéquie change.