Les scénarios pour sortir de la crise politique

Photo: CTK

C’est ce mardi que l’opposition a balayé le cabinet Mirek Topolánek par une motion de censure à la Chambre des députés. Cela a déclenché évidemment une vague de réactions et de spéculations sur les causes et les conséquences de la chute d’un gouvernement qui s’en va quinze mois avant le terme de la législature et en plein milieu de la présidence tchèque de l’Union européenne.

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On s’interroge sur les scénarios à adopter pour sortir de cette crise politique. Jiří Paroubek, chef du Parti social démocrate, formation principale de l’opposition qui a réussi à déboulonner le cabinet Topolánek, estime pourtant que ce même cabinet légèrement modifié pourrait poursuivre son travail jusqu’à la fin de la présidence tchèque de l’Union, en juin prochain. Selon ce scénario, il serait ensuite remplacé par un cabinet d’experts qui gouvernerait le pays jusqu’aux législatives anticipées à l’automne ou au printemps prochains. Quant au Premier ministre sortant il déclare que le président devrait respecter les traditions politiques et lui confier la formation du nouveau cabinet. Mirek Topolánek demande aussi que les législatives anticipées aient lieu le plus tôt possible. A son avis la chute de son cabinet n’est pas seulement le résultat d’une initiative de l’opposition et de quelques députés rebelles mais aussi l’oeuvre de trois hommes politiques influents :

« Je pense que depuis l’automne dernier et notre échec aux élections sénatoriales et régionales, la part que ces personnes ont pris à ces activités ne fait pas de doute. Il s’agit de l’ancien membre du groupe du Parti civique démocrate à la chambre des députés Vlastimil Tlustý et de deux autres acteurs. Moi je n’en doute pas non plus. Le maire de Prague Pavel Bém et le président Václav Klaus ont certainement fêté cette démission au château de Prague. Je ne veux pas le prendre à la légère. Il y a évidemment une animosité personnelle que j’arrive à comprendre…»

Václav Klaus,  photo: CTK
Si c’était le cas et si le président était vraiment responsable en quelque sorte de cette démission, il serait donc improbable qu’il confie la formation du prochain gouvernement de nouveau à Mirek Topolánek. Le président a déjà laissé entendre que la situation dans laquelle il doit jouer le rôle principal n’est pas nouvelle pour lui:

«Au cours des six ans pendant lesquels j’ai assumé la fonction de président de la République c’est déjà pour la quatrième fois que j’assiste à une démission de gouvernement. Nous avons déjà réussi quatre fois à trouver une bonne issue d’une telle situation et j’aimerais assurer toute l’opinion tchèque que nous réussirons à trouver une telle solution aussi dans le cas présent. J’aimerais ajouter que ce ne sera certainement pas une solution qui nous détournerait du chemin que nous avons adopté après novembre 1989.»

C’est donc maintenant le président Václav Klaus qui doit trancher et faire son choix du nouveau cabinet. Il s'est déjà prononcé pour une solution rapide et s'est déclaré prêt à confier la formation du nouveau gouvernement à l'homme politique qui sera capable de réunir 101 voix dans la Chambre des députés. Vu son attitude critique vis-à-vis de l’Union européenne et du Traité de Lisbonne, on se demande maintenant quelles seront les conséquences de son choix sur le plan européen.