Rapatriement plus facile pour les étrangers licenciés en Tchéquie

A partir de ce lundi, les étrangers qui ont perdu leur travail en République tchèque, suite aux conséquences de la crise économique mondiale, peuvent reçoivent une aide du gouvernement pour pouvoir plus facilement regagner leur patrie.

La crise économique mondiale n’épargne personne et en Tchéquie comme un peu dans tous les pays, ce sont surtout les travailleurs étrangers qui sont les plus touchés. Ils sont les premiers à être licenciés, le plus souvent parce qu’ils ne sont pas liés par des contrats de travail avec les entreprises qui les emploient, mais seulement avec des agences de recrutement. Ces dernières les ont fait venir en Tchéquie en leur faisant payer très cher leurs visas et leurs permis de travail et nombre d’entre eux se sont, ainsi que leurs familles, énormément endettés dans leurs pays d’origine. Le gouvernement tchèque, conscient du fait que de nombreux étrangers qui ont perdu leur emploi et se retrouvent sans aucune ressource, pourraient devenir la proie facile des organisations du crime organisé opérant en Tchéquie, a décidé d’apporter son aide financière à tous ceux qui sont prêts à rentrer dans leurs patries. Ces derniers peuvent donc bénéficier, à partir du 16 février, d’une somme de 500 euros et d’un billet d’avion gratuit pour rentrer chez eux. Cette mesure pourrait concerner 2000 étrangers environs dans sa première phase et le coût de l’opération serait de 2 millions d’euros. Plus de détails avec le ministre de l’Intérieur, Ivan Langer :

Ivan Langer
« Il s’agit de l’argent du contribuable et nous avons bien pesé le pour et le contre avant de prendre cette décision. Nous sommes persuadés que c’est un très bon investissement. Si ce problème n’était pas réglé immédiatement, une solution ultérieure coûterait non seulement plus chère, mais nous exposerions aussi le pays à une montée de la criminalité. »

Le ministère de l’Intérieur a décidé d’informer les étrangers sur cette possibilité sous forme de tracts distribués dans les bureaux d’administration et les organisations non gouvernementales. Ils sont en plusieurs langues, surtout des communautés les plus nombreuses en Tchéquie. Parmi elles, il y a celle des Vietnamiens. Le président de l’Association tchéco-vietnamienne, Marcel Winter, pense qu’une partie de la communauté vietnamienne utilisera ce moyen de rentrer chez elle. On l’écoute :

« Quand ils prendront conscience qu’il n’y a pas d’autre solution, qu’ils n’ont pas de travail, d’hébergement, je pense qu’ils utiliseront cette possibilité et que les 500 euros serviront en premier lieu à commencer le remboursement de leurs dettes. »

D’après les estimations du ministère de l’Intérieur, dans les 12 000 étrangers pourraient être licenciés d’ici au début du mois de mars. Dans six mois, les permis de travail de 68 000 étrangers arriveront à expiration. Pour que la situation n’empire pas, le gouvernement propose de délivrer moins de visas à long terme et de contrôler plus rigoureusement les activités des agences qui recrutent les étrangers qui viennent travailler en Tchéquie. Pour l’instant, les ressortissants étrangers qui ont décidé de rentrer chez eux grâce l’aide proposée par l’Etat tchèque se recrutent surtout parmi les membres de la communauté mongole.