L’enjeu de la présidence tchèque vu de Paris
Comment l’enjeu de la présidence tchèque, face aux multiples crises qu’elle doit affronter, est-il vu de Paris ?
« Question crise, la présidence tchèque de l’Union européenne qui vient laborieusement de démarrer, pour les six mois à venir, est bien servie. Et au moins, à en croire la presse française, c’est peut-être le seul point qui met complètement d’accord Prague et Paris où le président Sarkozy a visiblement du mal à lâcher les commandes européennes, d’autant que la direction actuelle de la République tchèque, à l’exception notable du ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, a une réputation d’eurosceptique notoire, comme le Premier ministre Mirek Topolánek, pour ne pas dire carrément d’europhobe comme le Président Václav Klaus, qualifié par le quotidien français Le Monde, je cite, « le mouton noir de l’Europe ». Pour mesurer l’immensité de la tâche qui attend la direction tchèque de l’Union, il semble suffisant de citer seulement la crise entre Kiev et Moscou, la guerre de Gaza où la France semble vouloir agir seule malgré les délégations officielles, et enfin les Tchèques doivent au moins essayer de trouver comment faire face à la crise économique et financière qui secoue l’ensemble des économies mondiales. Et en premier lieu définir le nouveau partenariat entre l’Union européenne et les Etats-Unis de Barack Obama. Ce n’est qu’en lisant les commentaires plus ou moins acerbes de la presse française qu’on peut se dire à Prague que c’est la meilleure chose qui a pu arriver à la présidence tchèque de l’Union. En France, on s’attend au pire. Pour s’en rendre compte, il suffit de citer le commentaire des Dernières Nouvelles d’Alsace. Pour ce quotidien strasbourgeois, la présidence tchèque de l’Union européenne c’est comme la Vénus de Milo, c’est beau comme Prague. Mais je cite, « ça manque de braves pour se saisir des problèmes ». Les Tchèques ne peuvent pour l’instant que répliquer : le pire n’est pas toujours sûr. Alors qui va avoir raison ? On va le scruter semaine après semaine jusqu’à la prochaine présidence suédoise qui va débuter le 1er juillet 2009 à Stockholm».