Le mardi des grèves
Ce sont avant tout les réformes réalisées par le cabinet Mirek Topolánek qui étaient visées par la Confédération tchéco-morave des syndicats lorsqu’elle a décidé d’organiser une grève d’avertissement à laquelle se sont jointes plusieurs autres organisations syndicales. Ce mardi, ce sont donc les ouvriers des grandes entreprises industrielles et des mines mais aussi médecins, infirmiers, enseignants, mécaniciens des chemins de fer, chauffeurs de taxi, et autres, qui ont participé à la grève.
Ce sont les médecins et le personnel hospitalier qui ont ouvert cette journée de protestations. Dans certains hôpitaux le mouvement de grève a commencé dès 6 heures du matin. Le chirurgien Miloš Voleman, président du Club syndical des médecins de l’Hôpital universitaire de Královské Vinohrady à Prague, explique les raisons de l’inquiétude du personnel de la santé publique :
«De notre point de vue, les changements les plus négatifs et les plus controversés sont les projets de transformation des hôpitaux en sociétés par actions et surtout la transformation des caisses d’assurance maladie en société par actions et leur privatisation. Nous craignons qu’à partir de ce moment-là l’objectif de la santé publique ne soit plus les soins pour les malades mais surtout le business. Les malades ne seront plus que des fantoches entre les mains des caisses d’assurance.»Le ministre de la Santé, Tomáš Julínek, auteur des réformes critiquées, a déjà été contraint de reculer et de modifier certains de ses projets qui risquaient d’être rejetés par la Chambre des députés. Aujourd’hui il prépare une nouvelle étape de la réforme qui n’a pas encore été rendue publique.
Selon les estimations des syndicalistes, quelque 900 000 personnes ont participé à la grève. Cependant, les protestations de ce mardi n’ont été qu’une grève d’avertissement, une façon de démontrer le mécontentement général. Si le gouvernement ne réagit pas aux revendications des syndicalistes, ils lanceront un mouvement de grève encore plus important qui pourrait vraiment paralyser certaines branches de l’industrie et de la vie publique.