La maquette de Prague de Langweil bientôt numérisée
Prague comme vous ne l’avez jamais vue mais comme a pu la découvrir l’écrivain français Chateaubriand, lors de son voyage en Bohême en 1833. Ce sera bientôt sur le web, grâce à une version numérisée de la célèbre maquette de la capitale tchèque qu’abrite le Musée de la ville de Prague.
Une cathédrale Saint-Guy au Château de Prague inachevée, parce que ses deux tours néo-gothiques n’ont pas encore été édifiées. Un seul pont reliant les deux rives de la ville : le Pont Charles. Tel sont quelques uns des éléments qui caractérisaient Prague entre 1826 et 1837, période pendant laquelle le miniaturiste Antonín Langweil réalisa sa célèbre maquette. Et sa numérisation promet de révéler encore bien d’autres visages inconnus de la ville, comme le souligne Kateřina Bečková, conservatrice au musée de la ville de Prague et responsable de la maquette :
« Enormément de choses ont changé. Il s’agit notamment de l’ancien quartier juif de Prague et les zones adjacentes de la Vieille-Ville. Même un bon connaisseur de la Prague actuelle se perdrait dans les ruelles médiévales tortueuses. Ce sera le plus intéressant pour les amoureux de Prague parce qu’ils vont pouvoir ‘se balader’ dans des endroits inconnus et découvrir de superbes maisons et recoins. »
A l’origine du projet de numérisation, un besoin fort pragmatique : celui des employés de l’office du patrimoine de la mairie de Prague qui utilisent très souvent la maquette de Langweil lors de projets de restauration de bâtiments. Mais la maquette fait quelque 20 m2 et présente environ 2000 bâtiments de la Prague historique. L’outil informatique apparaît donc comme la meilleure façon de littéralement circuler dans la maquette et visualiser les édifices tels qu’ils étaient il y a plus d’un siècle et demi. Kateřina Bečková :
« Sur cette maquette, on peut encore voir le caractère de la Prague baroque, bien avant toutes les démolitions et constructions de la seconde moitié du XIXe siècle. Il s’agissait de petites maisons bourgeoises caractéristiques parce qu’elles se composaient de styles d’époque différentes : des caves des IX-Xe siècles, des façades Renaissance, des pignons baroques. A part les caves, tout cela est visible sur la maquette, tout comme de nombreux palais qui n’existent plus aujourd’hui, mais qu’on peut voir en 3 dimensions et en couleur. »
Près de 300 000 prises de vue ont été nécessaires afin de construire ce modèle numérique en trois dimensions. Chaque coin et recoin a été capté à partir d’angles différents. Un travail minutieux qui s’est étalé trois mois durant. Pour l’heure, c’est l’application destinée aux responsables des monuments historiques et du patrimoine qui est en train d’être finalisée. Il faudra toutefois attendre encore quelques mois pour que soit lancée la maquette virtuelle accessible au public – d’une part sur place, au musée de la ville de Prague, mais aussi sur son site Internet.