Jan Svejnar, candidat à la présidence de la République : « J'ai une chance »
L’élection présidentielle tchèque aura lieu le 8 février prochain, au Château de Prague, où se réuniront députés et sénateurs pour voter. Face au président sortant Vaclav Klaus, le professeur d’économie Jan Svejnar, exilé en 1970, qui enseigne notamment aux Etats-Unis. La candidature de cet ancien conseiller de Vaclav Havel est soutenue par le Parti social-démocrate (CSSD) et le Parti des Verts (SZ). Il mène actuellement une campagne à l’américaine sur le terrain, avant d’affronter son adversaire lors d’un débat au Sénat la semaine prochaine. Radio Prague l’a rencontré après une de ses conférences de presse et en a profité pour lui poser quelques questions en français :
« J’ai étudié un peu à Genève, puis j’ai travaillé en Belgique et aussi en Afrique, au Sénégal, je parle un peu oui... »
Quand le Premier ministre Mirek Topolanek a présenté son premier gouvernement, il l’a présenté en disant qu’il était composé de quinze ministres, dont deux femmes et deux exilés, comme si les exilés représentaient une catégorie à part dans ce pays. Est-ce qu’un exilé comme vous a quand même des chances d’être élu président de la République tchèque ?
« Oui, certainement. J’ai posé ma candidature parce que je pense que j’ai une chance. Je pense que les exilés sont maintenant beaucoup plus intégrés qu’auparavant dans la société tchèque. Je pense que j’ai une très bonne chance. »
Si vous deviez expliquer à des auditeurs francophones, qui ne connaissent pas forcément M. Klaus ou qui ne vous connaissent pas, quelles sont vos principales différences, comment pourriez-vous les résumer ?
« D’abord je suis plus jeune, je suis d’une autre génération. J’ai beaucoup vécu à l’étranger, je connais le monde beaucoup plus que M. Klaus. Je pense que c’est très important avec la mondialisation actuelle, il faut avoir un chef de l’Etat bien au courant de ce qui se passe dans le monde entier. Et puis je suis beaucoup plus pro-Europe. Ma position est que la République tchèque doit être un membre très actif de l’Union européenne, et là, il y a une grande différence entre moi et M. Klaus. »Les médias tchèques parlent beaucoup de votre double nationalité, vous êtes Tchéco-américain, et tout le monde se pose la question de savoir si vous allez renoncer à la nationalité américaine. Où en êtes-vous ?
« Oui, alors il y a des précédents, des gens qui ont aussi deux nationalités. Je réfléchis à cette question. Je vais décider moi-même d’ici une ou deux semaines, je ne sais pas exactement. »
Vous n’avez pas encore pris de décision ?
« Je n’ai pas pris la décision. »