Le choc des prix a élevé le taux d’inflation à son nouveau maximum
Le taux d’inflation en novembre a atteint son maximum depuis août 2001 : il a grimpé à 5% à la suite du choc des prix des denrées alimentaires, indique l’Institut des statistiques qui a publié ces chiffres. La monnaie tchèque a réagi à cette hausse par un affermissement record par rapport à l’euro : pour la première fois, le taux de change a baissé pour arriver en dessous de la barre de 26 couronnes.
« Fini, l’ère des denrées alimentaires bon marché », souligne Dana Vecerova, porte-parole de l’Ordre des producteurs d’aliments, selon qui l’augmentation des prix des matières premières et des énergies se reflète, logiquement, sur le prix des produits sur le marché. Mais il n’y a pas que la hausse des denrées alimentaires qui a stimulé le taux d’inflation : les Tchèques ont payé leur essence et leur loyer 10% plus cher le mois dernier, et le tabac même de 30%.
Les projections des experts pour l’année prochaine sont encore moins optimistes : la hausse des prix ne s’arrêtera pas. L’entrée en vigueur des réformes économiques et sociales causera une nouvelle augmentation. Selon Jan Vejmelek, l’accroissement du taux réduit de la TVA sera le principal responsable de la hausse des prix et il faudra aussi compter sur les effets de l’impôt écologique, de l’instauration des paiements chez le médecin et de la hausse des prix de l’énergie. L'économiste David Marek de Patria Finance ajoute :
« Il est fort probable que l’augmentation des impôts indirects provoque un deuxième bond du taux d’inflation, jusqu’à 6% au mois de janvier et que l’inflation varie entre 5% et 6% pendant toute l’année 2008. »
Pour certains analystes, la hausse des prix autoriserait la Banque centrale à intervenir. Zdenek Tuma, gouverneur de la Banque centrale, n’est pas de cet avis:
« Cette évolution ne change pas le regard de la Banque sur l’économie, car les prix des denrées alimentaires ont fait un bond et nous l’avons déjà dit, ce choc est temporaire et il devrait cesser d’ici à un an. »
La Banque centrale ne s’inquiète pas non plus pour le non accomplissement des conditions nécessaires pour l’adoption de l’euro. Quand à la croissance économique, on s’attend à un ralentissement des 6% actuels à 4%, car les prix élevés contraindront les Tchèques à limiter leurs achats qui sont un élément important à l’origine de la croissance.