Prague, cinq ans après les inondations (I)
Opération séduction pour le maire actuel de la ville de Prague ce lundi, cinq ans après les crues catastrophiques qui avaient inondé les rues de la capitale et délogé des milliers d'habitants.
Le système de barrières a commencé à être bâti en 2000 par l'équipe municipale de l'époque, après les inondations catastrophiques de 1997. Pavel Bem a rappelé que si la construction de tout le système est en train d'être achevée, certains endroits resteront sans protection :
« Il y a des endroits à Prague qui ne seront jamais protégés. Nous en avons décidé ainsi après avoir étudié la situation : d'un côté nous calculons combien cela pourrait nous coûter et nous regardons si cette somme serait bel et bien utile. » Svetlana Kubikova était à l'époque directrice du département du développement de la ville :« Il y a eu des travaux. C'est mon institution qui a préparé les travaux et des études, des plans urbanistiques et les plans prévoyant des barrières. Puis on les a construites, aujourd'hui. Nous nous sommes aussi inspirés des expériences d'autres villes comme Vienne en Autriche. Ce qui peut être intéressant pour d'autres villes, c'est qu'à Prague on a un modèle de simulation informatique avec les données sur la vitesse de l'augmentation du niveau de l'eau et le fonctionnement des barrières. Nous pouvons simuler une inondation et donc également prévoir les mesures à prendre. »
A l'époque en effet, sous l'effet de surprise, c'est l'improvisation qui avait régné :
« Les premières mesures ont été d'aider les habitants de Prague. Des quartiers de Prague comme Karlin ou Prague 1 où les gens ont été embarqués car ils ne pouvaient pas rester dans leur logement. »
Karlin, ancien quartier ouvrier, durement touché par les inondations, s'est depuis métamorphosé : en lieu et place d'immeubles effondrés sortent de terre de nouveaux bâtiments ultra modernes, notamment des bureaux. Les investisseurs se sont ainsi rués sur des parcelles auxquelles ils n'auraient autrement pas eu accès car occupées par des bâtiments historiques. Un changement pour le mieux pour certains, tandis que d'autres voient du mauvais oeil Karlin devenir un « business centre » sans âme.