Le procureur de Jihlava chargé de l'affaire de corruption du vice-premier ministre Jiri Cunek vient de mettre fin à sa poursuite en justice. Pour lui, l'acte d'accusation ne prouve pas que Jiri Cunek se soit rendu coupable d'avoir accepté un pot-de-vin.
Jiri Cunek
Rappelons brièvement les faits : en 2002, l'actuel vice-premier ministre, Jiri Cunek, était maire de la ville de Vsetin, en Moravie du Nord, dans l'est de la Tchéquie. En tant que tel, il aurait, d'après son assistante Marcela Urbanova, accepté un pot-de-vin d'un montant de 18 000 euros versé par une société avec laquelle la mairie était en affaires dans le secteur de l'immobilier. Sur quoi, les enquêteurs ont-ils basé leurs soupçons, en dehors des déclarations de l'assistante ? Sur le fait que Jiri Cunek ait déposé à peu près la même somme sur son compte en banque quelques jours après que la société incriminée ait retiré ce même montant de son propre compte... Toute l'affaire à défrayé la chronique pendant trop longtemps et a même provoqué un vote de confiance au gouvernement à la Chambre des députés, vote réclamé par l'opposition social-démocrate surtout. En fin de compte, la procureur de la République, Renata Vesecka, a décidé de confier l'affaire à un autre procureur, Arif Salichov, que celui qui menait l'enquête depuis le début. Et ce nouveau procureur vient d'arrêter la poursuite en justice de Jiri Cunek. Pourquoi ? D'après son intime conviction, aucun acte criminel n'aurait eu lieu, car le principal témoin, Marcela Urbanova, manquerait de crédibilité. Pour l'intéressé, toute l'affaire a été publiée intentionnellement et inutilement politisée. Jiri Cunek :
Mirek Topolanek
« Si j'ai été élu sénateur le samedi autour de seize heures, et si lundi matin, même pas deux jours après, une plainte est déposée contre moi, pour une affaire qui devait dater de plus de quatre ans, tout cela est pour le moins étrange. »
Le Premier ministre, Mirek Topolanek, se déclare satisfait de la décision du procureur dans cette affaire. Jana Bartosova, porte-parole du gouvernement :
« Le Premier ministre est satisfait, qu'en dépit de la pression des médias, le procureur ait pendant toute l'affaire du vice-premier ministre respecté la présomption d'innocence. En fin de compte, elle s'est révélée comme la seule voie juste. Il est aussi satisfait que l'affaire soit enfin résolue et que le gouvernement puisse travailler dans le calme. »
La décision du procureur suscite pourtant beaucoup de spéculations et la social-démocratie parle ouvertement de manipulation. En plus de cela, un nouveau procès pourrait être ouvert, celui qui concernerait l'ancienne assistante de Jiri Cunek, Marcela Urbanova, qui pourrait être accusée de parjure.