Avalanche d'initiatives législatives pour protéger les enfants maltraités
La récente affaire d'Ondrej Maurer, garçon handicapé de huit ans maltraité par sa mère, a non seulement déclenché une vague d'indignation dans la société tchèque mais aussi plusieurs initiatives pour protéger les enfants contre ce genre de sévices.
Les images affreuses du petit Ondrej, nu, séquestré dans un cagibi et ligoté par sa mère, ont été captées par hasard par la caméra de surveillance d'un voisin de la famille et diffusées ensuite par la télévision. L'affaire a soulevé toute une série de questions sur le travail des organes compétents qui n'ont pas su éviter ce genre de maltraitance. La diffusion de ces documents intimes a amené le gouvernement à une réflexion sérieuse sur la protection de l'identité des mineurs victimes d'activités criminelles. Le ministère de la Justice prépare en ce moment un amendement à la loi qui punirait la diffusion des noms et autres informations permettant l'identification des jeunes victimes par une amende pouvant s'élever jusqu'à 50 000 couronnes, quelque 1760 euros. En attendant, le ministre de la Justice, Jiri Pospisil, envisage de prendre, après consultation avec le procureur de la République, des mesures temporaires pour protéger l'identité des mineurs:
« Je veux discuter avec le procureur de la République de l'adoption de directives générales qui permettraient au parquet de réguler la diffusion des informations sur les victimes de la criminalité de la part des procureurs jusqu'au moment où le nouvel amendement entrera en vigueur. »La présidente de La Fondation des enfants en danger, Marie Vodickova, appelle de ses voeux une telle initiative:
« La société devrait être informée de ces affaires terribles afin qu'on puisse capter et bien évaluer certains signaux et y attirer l'attention, mais en aucun cas l'enfant ne devrait être identifiable. Il ne faut donc donner ni le nom de la jeune victime ni l'adresse de son domicile afin que tout un chacun ne puisse pas le reconnaître. »Le Premier ministre Mirek Topolanek a, lui, présenté dans le journal Mlada fronta Dnes son propre projet de nouveau système de protection des enfants contre la maltraitance. Il se propose de créer l'Office national pour l'emploi et l'administration sociale, institution qui devrait unifier les systèmes de protection sociale et juridique des enfants.
Selon Mirek Topolanek, les assistants sociaux ne sont actuellement pas soumis à la direction centrale et ne sont par conséquent pas obligés de respecter les instructions du ministère du Travail et des Affaires sociales. En l'état actuel des choses, le ministère ne peut leur ordonner de contrôler les familles à problèmes et de ne pas se décourager, par exemple lorsqu'une famille refuse de les laisser entrer dans sa maison.La ministre sans portefeuille Dzamila Stehlikova va encore plus loin et prépare l'institut de l'ombudsman pour les enfants. Ce médiateur devrait avant tout veiller à ce que les droits des enfants soient respectés. Pour l'instant, le projet est encore assez vague mais il prendra des contours plus précis avant la fin de l'année. Toujours est-il que l'institution d'ombudsman pour les enfants « Childrens' Ombudsman » existe d'ores et déjà aux Etats-Unis et dans les pays scandinaves. Dans certains Etats américains l'ombudsman pour les enfants n'est soumis qu'au gouverneur et est indépendant des autres institutions d'Etat. Il participe par exemple à l'enquête sur les crimes contre les enfants et coopère avec la police.