Le cardinal Vlk a atteint l'âge du départ à la retraite
L'heure de dresser des bilans et de changer de cap semble être venue pour le cardinal Miloslav Vlk. Ce jeudi, le primat tchèque a 75 ans.
Historien et théologien de formation, prêtre dans des paroisses de campagne, ouvrier et laveur de carreaux. Les débuts des années 90, au lendemain de la chute du régime communiste, voient monter Miloslav Vlk dans la hiérarchie ecclésiastique du pays. En 1991, il remplace le très charismatique Frantisek Tomasek, âgé alors de 92 ans, à la tête de l'Eglise catholique... Le parcours difficile et mouvementé de Miloslav Vlk ressemble en bien des points à celui qu'ont connu nombre de ses compatriotes qui se sont ouvertement opposés au régime communiste ou qui ont refusé de collaborer.
Atteignant l'âge de 75 ans, Miloslav Vlk est appelé à renoncer à ses fonctions car, selon le droit ecclésiastique, c'est l'âge du départ à la retraite pour un évêque. Selon ses propres paroles, il a présenté sa démission il y a un mois. Le pape l'acceptera-t-il ? Ce n'est pas sûr. Tomas Halik, prêtre et enseignant universitaire, explique :
« Chaque évêque ou archevêque âgé de 75 ans doit présenter sa démission. Mais d'habitude, quand il n'y a pas pour cela une raison grave - une maladie par exemple - le pape l'invite à continuer encore dans sa fonction, en général un, deux ou trois ans. Je pense que cette règle sera confirmée également chez nous ».
En attendant l'heure du repos, immédiate ou plus tardive, le cardinal Miloslav Vlk s'apprête à écrire des livres, histoire de récapituler entre autres les dix-sept années écoulées. Une période qu'il caractérise lui-même comme dramatique, du fait notamment des rapports tendus entre l'Eglise et l'Etat et découlant en premier lieu de l'absence d'un Traité entre la République tchèque et le Vatican et des questions d'ordre patrimonial qui sont loin d'être résolues.... « Les choses ne vont pas aussi vite qu'on le voudrait », aime dire aujourd'hui Miloslav Vlk pour qui le mot « patience » est devenu désormais un mot fondamental. Si la déception n'entre pas effectivement dans son vocabulaire - et pour cause selon beaucoup - un brin d'amertume se fait pourtant sentir dans certains de ses propos. Dans une récente interview pour la presse, le cardinal Vlk a par exemple déclaré : « Au lendemain de la chute du régime communiste, la cote de l'Eglise était élevée... aujourd'hui, la religiosité au sein de la population est faible.... la sécularisation a atteint son apogée. »