La République tchèque contre la libéralisation du marché énergétique voulue par Bruxelles
Les ministres de l'Industrie et du Commerce des vingt-sept pays membres de l'Union européenne étaient réunis, jeudi, à Bruxelles, pour discuter de la libéralisation énergétique. Un objectif qui tient à coeur depuis longtemps à la Commission européenne, soucieuse d'ouvrir à la concurrence les marchés du gaz et de l'électricité, mais auquel la République tchèque n'est pas favorable.
En ce qui concerne les questions européennes, les Tchèques se rangent généralement dans le camp des partisans du libéralisme, mais cette fois, en matière d'énergie, ils se placent aux côtés des pays plutôt réticents à la libre concurrence, comme la France. En réalité, ce sont la majorité des Etats membres qui s'opposent au projet de Bruxelles visant à ce que les consommateurs européens puissent décider eux-mêmes auprès de quel fournisseur acheter leur énergie et à quel prix.
Pour la République tchèque, ce sont essentiellement le commerce et la distribution du gaz qui sont mis en cause, les deux activités étant contrôlées majoritairement par une seule société, RWE Transgas. Une situation de quasi monopole que ne voit pas d'un bon oeil la Commission européenne, qui aimerait que Prague lance un appel à candidatures pour un nouveau fournisseur de gaz russe. Le ministre de l'Industrie et du Commerce est toutefois contre et estime que les propositions de l'UE sont « inacceptables ». Selon Martin Riman, si les règles européennes étaient appliquées, il ne s'agirait pas d'une libéralisation du marché, mais plutôt d'une régulation.
Mais les Tchèques ne sont pas les seuls : de nombreux autres pays sont montrés du doigt par la Commission, non seulement pour le fonctionnement de leur marché du gaz, mais également pour celui de l'électricité. Un secteur dans lequel la République tchèque est, elle, relativement sereine, et ce bien que sa situation soit quelque peu ambiguë. En effet, même si la distribution et la fabrication sont assurées par deux sociétés différentes, CEPS et CEZ, l'Etat reste l'actionnaire principal dans chacune d'entre-elles.Outre la libéralisation du marché de l'énergie, la question des ressources renouvelables était également à l'ordre du jour du Conseil des ministres. La Commission européenne entend à ce que les ressources renouvelables représentent 20 % de l'énergie à l'avenir. Un point auquel la majorité des Etats sont opposés. Pour sa part, la République tchèque, dont le ministère de l'Environnement est dirigé par le leader du Parti des Verts, Martin Bursik, ne proteste pas.