La pensée dissidente trente ans après la Charte 77
« L'héritage de la Charte 77 et la naissance d'un espace public européen » - c'est sous ce titre que le politologue Jacques Rupnik a organisé, jeudi, à Paris, un colloque international, à l'occasion du 30e anniversaire de la fameuse déclaration des dissidents tchécoslovaques. Plus de détails avec notre collaborateur parisien, Jiri Slavicek.
« La force de ce texte, inspiré de la philosophie de Jan Patocka, était bien dans sa simplicité. Après Rennes et avant Dijon, c'était le 25 janvier à Paris, d'abord au CERI - Centre d'études et de recherches internationales, ensuite, dans la soirée, au Centre culturel tchèque, en présence de Mme Tigrid, qu'on a essayé de rappeler le passé. Mais surtout, de tirer des enseignements de ces événements pour aujourd'hui. « C'est l'esprit de l'Europe qui soufflait à Prague, pour nous, les Occidentaux » a souligné l'historien Pierre Hassner, au colloque dirigé par Jacques Rupnik. Ses autres participants ont mis l'accent sur le fait que la France officielle, à l'époque, traînait les pieds pour s'impliquer, au nom d'un certain réalisme politique. C'est bien la traductrice Erika Abrams quia trouvé, grâce à son obstination, un petit éditeur, pour faire publier les textes de Vaclav Havel et de Jan Patocka en français. « Aujourd'hui, la France et la RT coopèrent bien au sein de l'UE », a dit, en conclusion, l'ancien ministre, aujourd'hui président du groupe d'amitié entre la France et la RT à l'Assemblée nationale, Jean-Pierre Soisson. La Charte 77 concernait aussi bien les Tchèques que les Slovaques : les deux ambassadeurs, Mme Krasnohorska et Pavel Fischer, étaient bien présents... Les discussion au CERI et au Centre tchèque étaient animées et ne se sont terminées que tard dans la nuit. La Charte 77 continue à nourrir des débats politiques, comme l'a confirmé la présence de nombreux étudiants français, tchèques et slovaques. Enfin, pour souligner la force unitaire de la Charte 77 à l'époque, il convient de signaler que l'Eglise catholique organise, le 4 février, une messe en son honneur à Notre-Dame de Paris. Elle sera présidée par l'archevêque de Paris, Monseigneur André Vingt-Trois et concélébrée par l'évêque de Prague, Vaclav Maly. »