Prague et les préjugés

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C'est en prenant la décision de partir à Prague pour un an dans le cadre d'un séjour Erasmus que la jeune Français, Caroline Krzyszten, a été confrontée à certaines idées reçues que sa famille ou ses amis avaient concernant la République tchèque.

Loin de moi l'idée de venir ici les corriger, mais plutôt de les rassembler pour en faire une sorte de témoignage, une collection amusante de toutes les croyances qui se perpétuent encore en France concernant un pays qui a rapidement évolué.

La première difficulté est de mettre un nom sur ce pays. Car si mon entourage connaissait Prague et sa réputation, ils avaient parfois des doutes quant à sa localisation exacte. Ainsi m'a-t-on demandé quelques fois en chuchotant de quel pays elle était capitale, quand je n'étais pas obligée de rectifier quelqu'un qui m'avait affirmé que je ne devrais pas partir si loin, en Roumanie.

Il est vrai que beaucoup de gens se sont inquiétés d'un voyage si lointain, alors que j'habite le nord est de la France et que Prague se trouve à environ 800 kilomètres de chez moi. La Tchéquie est généralement considérée comme située beaucoup plus à l'Est qu'elle ne l'est en réalité. Pour donner un exemple, la capitale autrichienne, Vienne, est (un peu) plus enfoncée à l'Est que Prague.

Mais si nous avons du mal à réaliser la si grande proximité de nos deux pays, c'est bien sûr à cause de l'Histoire et de l'éloignement politique des Etats qui étaient séparés par le rideau de fer jusqu'en 1989. La Tchéquie est restée dans les esprits comme appartenant à l'ensemble des pays d' « Europe de l'est », appellation qui n'est plus justifiée aujourd'hui (d'autant plus si l'on examine sa position géographique) et à laquelle les Tchèques préfèrent le terme d' « Europe centrale ». J'ai remarqué que beaucoup de gens n'avaient pas d'idée précise sur la culture de ces pays à l'est de Berlin, que pour beaucoup d'entre nous ils sont un peu mystérieux et on n'imagine pas de quelle façon ils se sont relevés du communisme. C'est pourquoi ma grand-mère par exemple s'est montrée relativement inquiète de mon départ. C'est une destination qui lui est apparue comme « dangereuse », et d'ailleurs, « surtout pour une jeune fille ».

Cette réputation a d'ailleurs parfois incité mes amis erasmus à se poser des questions sur le matériel de première nécessité qu'ils devaient emporter pour vivre un an sans manquer de l'essentiel. Quelques unes ont fait de la place dans leur sac de voyage pour y glisser quelques tubes de bon shampoing par exemple, ou même du dentifrice....

Auteur: Caroline Krzyszton
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